Deux décennies après l’étrange Batman avec Adam West (plus une parodie qu’un vrai Batman), Warner confi à Burton, la tâche au combien difficile de rendre justice au superhéros le plus aimé du monde. Après le retour de Batman dans les comics à coup de Dark Knight Returns ou de Killing Joke (qui aura fortement inspiré le Joker de Nicholson), celui-ci envahit le grand écran (pour ensuite débarquer à la télé avec la série animé).
Bref, ce Batman marque l’apogée du superhéros dans les années 80/90 qui sera pendant dix ans le superhéros à la mode (jusqu’à cette terrible année de 1997 où il fût violemment assassiné par Joel Schumacher).
Mais revenons au film de Burton, le cultissime Batman. Troisième film du gars et ayant déjà imposé son style gothique et déjanté avec Beetljuice, celui-ci donne un nouveau souffle à Batman. Ainsi, il arrive parfaitement à s’approprier l’univers tout en rendant justice aux comics. Tout sent le Burton sans qu’on n’oublie ce qui a été fait précédemment par les auteurs de comics. C’est un peu ça le film de Burton, un vibrant hommage qui sent le renouveau, et ça fait foutrement plaisir.
Alors oui, quand on regarde ça aujourd’hui, ça peut paraître un peu vieillot, surtout à cause de Nolan. Mais rendons justice à ce film, il demeure pas moins génial pour son temps et foutrement divertissant.
Ce qu’il y a de cool avec ce film, c’est qu’il expose de manière assez subtil le personnage de Batman. Au départ, le personnage est perçu comme un mythe, puis comme un monstre, puis on se rend compte que ce n’est qu’un humain. Il en faut du temps pour découvrir le vrai Bruce Wayne. Surtout que le film donne pas mal de mystère au personnage. Ce n’est que vers la dernière demi-heure qu’on découvre son passé (même si on le connaît tous aujourd’hui). Et c’est ça que j’aime avec ce Batman, c’est qu’il est décrit son héros comme un surhomme. Si Nolan s’axait plus sur l’humanité de Bruce Wayne, ici Burton se concentre sur le mythe. Ce Batman est classe !
Ainsi, Burton s’éclate à coup d’entrées en scènes badass et de plan carrément classes. Il apporte également un jeu d’ombre vraiment cool. En gros, Burton s’éclate, et moi, je trouve ça trop bien. Cependant, même si je trouve Batman cool, je trouve que lorsqu’il retire son masque et redevient Bruce Wayne, c’est un sacré nabot. J’apprécie Michael Keaton, mais je trouve que quand Bruce est avec Vicky Vale (incarnée par la magnifique Kim Basinger), il est sacrément niais. Du genre, quand il doit lui dire un truc concret (par exemple, qu’il est Batman), il tourne autour du pot comme un gamin qui n’ose pas avouer sa bêtise à ses parents. Et ça rend tout de suite le personnage bien moins charismatique : « alors, heu… Vicky, il t’arrive de dormir la nuit, te réveiller, descendre les escaliers et aller travailler… et heu… comment te dire… heu… bah pas moi… parce que… heu ». MAIS DIS-LUI BORDEL QUE TU ES BATMAN !!!
Je veux bien croire que le personnage hésite à révéler son identité secrète, mais bordel, quand c’est pour voir Keaton bégayer pendant deux minutes, c’est juste insupportable. Car oui, Batman a quand même de foutus défauts. A commencer par un Gordon vraiment bof (et surtout pas mis en avant), y avait également l’idée d’introduire Harvey Dent (pour une éventuelle suite où il deviendrait Two-Face), mais celui-ci est tout le temps poursuivi par des journalistes et celui-ci dit toujours : « nous arriverons à arrêter la criminalité » alors qu’en fait, il fait rien. On a aussi l’adjoint de Vicky Vale qui sert surtout de prétexte pour que Vicky rencontre Bruce Wayne (parce qu’après, il sert vraiment à rien). Il a droit à une scène de bravoure (brandissant une batte de baseball), mais il est vite éclipsé par la badassitude de Batman.
En fait, le problème avec tous ces personnages à la ramasse et carrément pas intéressants, c’est qu’ils sont écrasés par le poids d’un personnage : Joker. Evidemment que tous les regards sont rivés sur Joker… parce que c’est Joker. C’est Nicholson qui s’éclate dans son rôle, c’est des répliques géniales : « n’as-tu jamais danser avec le diable au clair de lune ? », c’est un maquillage absolument top (le film a eu un oscar pour ses décors, je le lui aurait donné pour le maquillage). Bref, Joker écrase tout le monde tellement il est cool, parfois flippant (perso, il me faisait peur quand j’étais gosse), et sa scène où il balance des billets avec de la pop derrière est juste la meilleur scène du film tellement c’est COOOOOOOL !
Et c’est pour ça qu’on aime ce Batman, parce que son Joker est trop cool et que Batman a la classe. Et que voir ces deux mecs se taper sur la gueule, bah c’est ultra divertissant. Mais à côté, on a quand même plein de personnages figurants qui passent à la trappe. Visuellement, le film reste vachement bon (les décors de Gotham sont quand même vraiment spectaculaires), et la musique de Danny Elfman gère à fond. En gros, si j’aime ce Batman, c’est parce qu’il est trop cool !

Créée

le 27 juil. 2017

Critique lue 269 fois

James-Betaman

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