J'ai enfin donné un nom à ma douleur ! C'est Batman

Après le succès de Superman en 1978, les studios Warner décident de mettre en chantier la production de Batman, film tiré des célèbres comics du super héros créé par le dessinateur Bob Kane et Bill Finger. C’est le réalisateur Tim Burton qui, suite au succès de son film Pee Wee Big Aventure en 1985 puis de Beetlejuice en 1988, sera choisit par les studios. Malgré le fait qu’il n’est pas un grand fan de comics, Burton choisira de s’inspirer de Dark Knight, relecture du mythe de l’homme chauve souris que proposait le scénariste et dessinateur Frank Miller. Un personnage moins gentillet que l’original, une aura sombre et plus violente. Pour la réalisation de ce premier film consacré à l’homme chauve souris, Burton sera entouré par des scénaristes fans du comics. Après la très kitsch mais classique série télévisée de 1966 puis son téléfilm, Batman, tout comme Superman, a enfin droit à son propre film.


===Le film qui marquera à vie toute une génération===


Le Batman de 1989 est quand même '''LE film que tous les adultes nés vers cette époque ont connus'''. Le film qui, suite à son véritable succès qui '''rendit d’ailleurs complètement addict de l’homme chauve souris toute une génération de petits garçons''', donna l’idée de créer cette série animée en 1992 que beaucoup connaissent et adulent : Batman, The animated séries. Vous savez ce dessin animé qui passait tous les dimanche matin sur France 3 et dont on attendait avec impatience la sortie de ses nombreux jouets et images Panini? Véritable bijou de l’animation dont, tout fan vous dira le plus grand bien. C’est simple, on a jamais fait aussi bien que cette série animée et même si Batman aura droit à avoir plusieurs dérivés allant de la bonne qualité à une qualité médiocre « Batman La relève, The Batman, Batman L’alliance des héros, Prenez garde au Batman », aucune n’aura le charme de l’original qui servira d’ailleurs de base aux nombreux films consacrés à l’homme chauve souris.


« J'adore l'idée du mec qui se transforme en clown et qui devient barjo. Batman, en fait, c'est l'histoire d'un duel entre deux fous, deux hommes défigurés ». Citation de Tim Burton


Si vous prêtez une oreille attentive, '''le thème musical de Batman version Tim Burton est le même thème qui sera utilisé dans la série animée'''. Ce thème là, on le doit au '''très grand compositeur Danny Elfman qui fera encore des prodiges'''. Compositeur qui sera toujours attaché aux œuvres de Tim Burton et nous offrira de vraies perles musicales « Edward aux mains d’argent, Beetlejuice, Mars Attack ». Qu’on se le dise, '''les Batman de Tim Burton sont d’une grande qualité sur tous les plans'''. Qualité que l’on ne retrouvera malheureusement pas dans les horribles et presque parodiques Batman forever et Batman et Robin de Monsieur Joel Schumacher « Bouhouuuu les bat tétons sur le costume de Batman !». Ce sera avec Christopher Nolan que l’homme chauve souris retrouvera tout son éclat et son aura sombre. '''Pourquoi est-ce que les deux films Batman de Tim Burton sont à découvrir ou à redécouvrir ?''' En voici la réponse.


===Du fun, du gothique et du comics===


Qui dit Tim Burton dit automatiquement '''esthétisme et ambiance gothique avec un petit coté décalé et mélancolique'''. Le Batman de Tim Burton est excellent. '''Son ambiance, son esthétisme, ses personnages, il est plus envoutant que les films Nolan'''. Après tout dépendra de la sensibilité du spectateur. Si vous êtes sensible à cet univers mixant le gothique et les comics du chevalier noir, là vous serez plus attiré par Burton. Mais si vous êtes plus du genre à aimer quelque chose d'encore plus sombre, de réaliste et d'un chouia moins kitch que la vision de Burton, là c’est la vision de Nolan qui vous attirera plus. '''C'est pour cette raison que les deux se complètent'''. Nous avons deux versions de Batman totalement différentes et qu'on ne peut comparer. On aurait pu si l'approche du héros était la même. Là ce n'est pas le cas. '''Dans la version de Burton, on survole presque la naissance de Bruce Wayne en Batman''' alors que dans la version de Nolan, si. On ne peut pas comparer Batman version Tim Burton au Batman de Nolan. L’ambiance totalement différente et approche du personnage totalement différente aussi. Les deux sont excellentes, '''difficile de dire quelle vision est la meilleure'''.


« Je suis Batman ».


Dès son générique accompagné où nous voguons sur une surface sombre qui est en fait l’emblème de Batman nous arrivons dans le lieu de notre intrigue, la ville de Gotham. Ville à l’apparence à la fois glauque et chic en proie au grand banditisme, notre film s’ouvre avec un couple et leur fils agressés et volés par deux SDF. Très vite le fan de Batman qui connait plus ou moins l’histoire de la naissance du héros voit en cette scène un air de déjà vu, celle qui voyait le jeune Bruce Wayne perdre ses parents en sortant d’un cinéma. Batman fait très vite son apparition. '''Première apparition qui sera remarquable de par sa mise en scène soignée'''. On jouera avec les effets de fumées et l’aspect très impressionnant, agressif et menaçant du Batman. Ça restera moins impressionnant que le Batman de Nolan mais c’est vraiment réussi.


Dans cette petite séquence, on constate deux éléments que nous retrouverons dans l’ambiance de notre film : '''la violence et l’humour bon enfant'''. En l’espace de six petites minutes on constate que les décors, l’ambiance et le comportement des personnages '''ressemblent beaucoup à ce que l’on peut retrouver dans un comic book'''. Nous sommes face à '''un film aux allures de comic book grandeur nature et animé'''. Quant à l’architecture des bâtiments, '''les éléments du décor font à la fois gothique et années 30'''. C’est là que l’on voit qu’on est dans un film de Tim Burton. Même si ses quelques minutes ne nous le montrent pas vraiment, un petit soupçon de fun se fait ressentir. '''Batman a des allures d’attraction de fête foraine dont l’on prend plaisir à reprendre un ticket pour refaire un tour'''.


===La folie du Joker===


Ce qui rendra notre premier Batman si charmant, ce sera pour '''son coté mêlant le sérieux à l’amusant'''. N’oublions pas non plus '''LE personnage qui permettra au film de s’élever au rang de film culte : le Joker''', le Némésis de Batman. Ennemi qui sera d’ailleurs créé accidentellement par l’homme chauve souris lorsque, pendant leur affrontement, Jack Napier, encore un homme sain d’esprit, tombera dans une cuve d’acide pour en ressortir complètement défiguré et assez affecté
psychologiquement. Quand vous verrez son visage, vous comprendrez très vite pourquoi il est aussi dingue. '''Jack Nicholson est méconnaissable'''. En tombe sous le charme de ce personnage arrogant qui passe du bras-droit du parrain de la pègre à un homme totalement différent. On est loin du vulgaire criminel. Le Joker a un maquillage, ce sourire forcé presque dérangeant, un design et un humour le faisant presque passer pour '''un personnage tout droit sorti d’un cartoon'''. Et le pire '''c’est que ça passe très bien à l’écran'''.


« Jack ? Jack est mort mon ami… Tu peux m'appeler Joker. Et comme tu vois je suis un homme comblé. »


'''Ca balance des jeux de mots débiles, sa assassine en terminant par une touche d’humour, sa se déguise comme un petit garçon, ca enchaine les grimaces et blagues de mauvais gout, le Joker est à l’image de ce qu’il est dans les comics : un psychopathe comique et poète'''. Notre personnage sait aussi se montrer effrayant. Tout du moins lors de sa naissance et le jeu de lumière afin de retarder la vision de son apparence physique. Même si The Dark Knight de Nolan voyait sa dualité Batman/ Joker plus profonde, la version de Burton aura elle aussi son petit charme. Contrairement à l’histoire originale, dans cette version, le Joker, plutôt, '''Jack Napier est lié à Batman/ Bruce Wayne'''. Mais quel lien existe-t-il entre les deux personnages ?


'''Le bien et le mal, le sérieux et l’extravagant, la raison et la folie, n’ont jamais été si bien montrés que par ses deux personnages'''. Et pourtant, même si la balance pourrait pencher vers le Joker pour le coté « fou », on pourrait aussi trouver ce brin de folie dans le personnage de Batman, presque schizophrénique. Ce qui sera amusant c’est de voir que nos deux personnages solitaires se ressemblent. L’un a trouvé la solution thérapeutique pour calmer sa soif de vengeance suite à la perte de ses parents quand il était enfant, l’autre essaierait presque de retrouver son innocence d’enfant « a surement été maltraité lorsqu’il était enfant » et combler sa frustration par les bouffonneries.


« J'ai enfin donné un nom à ma douleur ! C'est Batman ».


Comment ne pas citer non plus l’esthétisme de notre film. '''A la fois lugubre et sombre, à l’image de notre justicier masqué fusionnant totalement avec cet univers'''. Notre histoire, qui sera '''assez simpliste il faut bien se l’avouer ne manquera pas à captiver en nous offrant rebondissements et autres surprises'''. '''Des répliques hilarantes''' servies, vous l’aurez deviné par un Joker complètement déluré, '''des scènes d’action qui nous font comprendre pourquoi à cette époque les enfants désiraient posséder les figurines et autres véhicules du film''', et '''des personnages attachants avec une approche psychologique bien travaillée'''. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, '''c’est avant tout la psychologie qui est le point le plus important de nos films sur l’homme chauve souris'''.


Comble de l’ironie, Michael Keaton qui joue le rôle de Bruce Wayne/ Batman, interprétait un an auparavant un Beetlejuice totalement hystérique et déjanté. Le voir en tant que personnage sérieux, intelligent, maladroit, torturé et un brin schizophrène risque d’en dérouter certains. Même si '''on regrettera le coté Playboy du personnage un peu trop effacé''', '''en tant que Batman, l’acteur fait des merveilles'''. Le tout, accompagné par son majordome et père de substitution, Alfred Pennyworth, servi par un Michael Gough attachant et rempli de sagesse. N’oublions pas non plus d’autres personnages de l’univers Batman qui auront leur place dans le film : La photographe Vicky Vale « interprétée par la ravissante Kim Basinger » chercher à percer le mystère entourant Batman, le commissaire Gordon « interprété par Pat Hingle » et Bill Day Williams « Monsieur Lando Calrissian dans Star Wars » dans le rôle d’Harvey Dent.


===Pour conclure===


'''Aventure, humour noir, romance, action, psychologie, seront au programme de notre film'''. Une ambiance '''comic book revendiquée''', '''un jeu d’ombres et de lumière maitrisé''', '''une ambiance quelque fois théâtrale''', '''la ville de Gotham à l’esthétisme très polar des années 30''', '''un jeu d’acteurs exceptionnel''', '''des musiques à la fois héroïques et funestes''', '''une histoire simple mais originale''', '''des scènes spectaculaires''', '''de superbes chorégraphies lors des scènes de combats''', '''une Batmobile avec une multitude de gadgets apportant des scènes jubilatoire''', malgré ses petits défauts « un Bruce Wayne/ Batman jouant par moment le personnage secondaire au profit du Joker, interprétation un peu trop rigide de Michael Keaton en tant que Bruce Wayne mais meilleure en Batman » et '''petites libertés par rapport aux comics''' « le lien entre le Joker et Batman », Batman est '''une authentique réussite''', '''un film culte portant bien son statut''', que tout fan qui se respecte se doit de voir. '''Tim Burton nous démontre bien quel génie créatif il est'''. Et ce n’est pas avec la suite de Batman, Batman Le défi, encore plus excitante que son prédécesseur, que le réalisateur nous prouvera le contraire.

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le 22 mars 2016

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Jay77

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