Angel of Death.
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Quand j’étais enfant, j’adorais la série animée Batman. J’en avais gardé le souvenir d’une série sombre, sérieuse, qui ne prenait pas les gosses pour des demeurés. Je ne l’ai pas revue depuis des années, mais j’ai plusieurs amis qui l’ont revu plus récemment, et qui m’ont dit que ça tenait toujours la route, même avec un regard d’adulte.
Par contre je n’avais jamais vu le film tiré de la série, Mask of the phantasm, ou Batman contre le fantôme masqué en VF. Etant donné que Bruce Timm, un des créateurs de la série et co-réalisateur du film, sera invité au prochain Paris Comics Expo, j’ai décidé de faire un peu de rattrapage.
Un vigilante au look de Grande faucheuse, Phantasm, assassine un à un des mafieux de Gotham. Avec sa longue cape et son costume sombre, ce nouveau personnage est confondu avec Batman, qui porte le chapeau pour tous ces crimes. La police en a après lui, mais également un autre chef criminel qui craint d’être la prochaine cible, et fait appel au Joker pour éliminer la chauve-souris.
Mais si c’est à Phantasm que le film doit son titre, ce n’est pas l’intrigue avec ce personnage qui m’a le plus intéressé.
Mask of the Phantasm reprend un peu quelques idées du comic Batman year one, puisqu’on s’intéresse aux débuts du justicier, par le biais de flashbacks. Mais alors que Bruce Wayne commence à s’en prendre aux criminels de Gotham, une personne vient bouleverser ses plans, une femme avec qui il débute une relation.
Le traitement des origines de Batman est différent des comics, mais le dilemme au cœur de sa genèse est tout aussi intéressant. En raison de son amour naissant, Bruce perd de sa hargne, il en oublie cette souffrance apparue à la mort de ses parents, et envisage de briser la promesse qu’il leur a fait de protéger leur cité.
Ce film est étonnamment sérieux et tragique, pour un spin-off d’une série d’animation destinée aux enfants. De retour au présent, Bruce souffre désormais en raison de cet amour désormais perdu ; un drame qui change un peu du thème habituel des parents. Ca approfondit également le personnage, en creusant la question des ses rapports amoureux.
Le personnage féminin, Andrea, a un fort caractère, et on comprend en peu de scènes l’attachement que peut lui porter Bruce. Les dialogues du couple sont pleins d’esprits, très bien écrits ; ils sont peu nombreux mais en disent long. On est à l’opposé de ce que fait Christopher Nolan, qui n’a jamais été bon (dans ses films de Batman ou autres) pour former des relations entre ses personnages ; c’est très clinquant, mais creux.
Par ailleurs, dans The dark knight, Nolan avait fait du Joker un criminel générique, qui aurait choisi son surnom de façon arbitraire puisqu’il n’avait rien de clownesque.
Dans Mask of the Phantasm, j’ai pu retrouver le personnage du Joker tel que je l’aime, dément et farceur. Enorme en tous points : la voix, l’animation, ses blagues et jeux de mots.
Ce que je reproche à ce film d’animation toutefois, c’est quelques problèmes de cohérence dans son intrigue (la mafia qui laisse filer un type endetté en pleine nuit, et la fille qui a la vie sauve…), et un manque de crédibilité dans son twist final, qui gâche quelque peu cette situation pourtant très intéressante dans laquelle se retrouve Batman, qui a décidément de bonnes raisons d’être dark et tourmenté. (#VDM)
J’ai aussi eu du mal avec les quelques séquences d’action, qui ne parviennent pas à être stressantes ou excitantes, malgré une ou deux idées sympas pendant les combats. Le problème vient du fait qu’il s’agisse d’un film d’animation, destiné entre autres à un jeune public, donc il n’y a pas trop de violence, les coup de feu se font toujours dans le vide, et on sait qu’il ne va rien arriver de grave aux héros.
Malgré ces quelques défauts, Batman : Mask of Phantasm m’a beaucoup étonné. Même en ayant un vague souvenir de la qualité de la série, je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi mature, bien écrit, et dense, étant donné que le film ne dure qu’1h12.
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Créée
le 22 nov. 2015
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