Qu'est-ce qui représente tout pour quelqu'un et rien pour les autres?
"Batman" était un film noir, "Batman: le défi" était un film aux portes de la névrose et de l'horreur fantastique; "Batman forever" sera une explosion de couleur, un vrai comic-book. De plus il fera renaître le dynamique duo. Comme le dit Robin: "On ne verra plus Batman sans Robin."
Certains critiquent Robin, le taxant de fardeau pour Batman. Mais l'apparition du jeune coéquipier dans le comic-book fit exploser les ventes. De plus Batman est un héros adulte. Or la très grande majorité des fans est faite de kids ou d'ados.
"Batman forever" est loin d'être un mauvais film mais c'est un film qui ne sait pas pas sur quel pied danser. En effet, le film de Joël Shumacher hésite encore entre l'héritage Burtonien et une approche franchement légère. Mais c'est tout de même l'approche colorée et orientée film familial qui prime, comme le montre le maquillage très théâtral et à l'horreur bien maîtrisée de Double-Face. La symétrie est trop parfaite entre les deux côtés du visage pour déstabiliser le spectateur. Double-Face n'est pas un être envahi par le chaos. Son visage est le symbole même du manichéisme. D'un côté le Bien, de l'autre le Mal, sans oublier une frontière bien tracée! Ce visage dit clairement que la frontière entre le Bien et le Mal est nette. Le jeu excentrique et coloré des deux méchants concours aussi à atténuer l'inquiétude et accentuer la comédie. Jim Carrey calque son jeu sur son prédécesseur dans le rôle de l'homme mystère: Frank Gorshin, le Sphinx de la série TV des années 60. Le Batman incarné par Val Kilmer est un bon Batman et pourrait être approuvé par le Comics Code et le rôle de Robin convient parfaitement à Chris O'Donell.
"Batman forever" est une comédie d'action filmée dans un technicolor digne d'une planche de comic. Le film de Schumacher ne trahit pas "Batman". "Batman" n'est pas un mythe figé; c'est est un mythe vivant.