Suite à des résultats du box-office du second opus de Batman jugés décevants pour les producteurs et un univers de Bob Kane considéré trop sombre et inadapté pour les enfants, Warner Bros change considérablement de formule et passe les commandes de la franchise batmanienne à un autre metteur en scène. Terminé l'univers enfantin et poétique de Tim Burton, c'est un certain Joel Schumacher qui propose sa vision des choses, en mettant en œuvre une production de Batman plus colorée, plus fun, plus moderne et plus urbaine que les productions de l'ancien réalisateur.
Je dis pourquoi pas, j'aime qu'on change certaines formules pour renouveler considérablement et intelligemment un univers, cela pouvait nous permettre de visionner un spectacle d'un autre genre, tout en conquérant un nouveau public. Relooking général de l'univers, un esprit qui se rapproche peut-être plus de l'univers des comics et un Gotham City plus flashy, tout cela me semble bon pour le moment, du moins de ce que j'en découvre lors des premières minutes du visionnage. Ensuite, les choses se compliquent un peu et progressivement pendant le visionnage. Parlons tout d'abord du casting ! Contrairement à ce que j'ai pu entendre un peu partout et par n'importe qui, l'acteur Val Kilmer est tout à fait défendable dans le rôle vedette.
C'est un bel homme qui sait bien se tenir en tant que Bruce Wayne, il est tout à fait élégant dans ses smokings ou costards-cravate, il développe un côté mystérieux loin d'être négligeable et exprime un sens de la psychologie bien approfondi et très sensible. Même chose pour Chris O'Donnell qui me paraît très bien en tant que Robin, c'est un jeune rebelle qui veut se défouler, vaincre l'injustice avec beaucoup de détermination, c'est un peu le Batman à ses débuts, un parfait personnage qui permet de construire de solides dialogues avec Bruce Wayne renforçant la noirceur et l'animosité de l'univers de Bob Kane.
C'est surtout pour le reste que c'est un peu délicat à en parler, en particulier pour le duo de bouffon instables psychologiquement et hypocrites que sont Double-Face et L'homme-mystère. Il est vrai que ça fait un bail que je n'ai plus lu un seul comics mais de mémoire, il me semble que Tommy Lee Jones et Jim Carrey incarnent parfaitement des antagonistes qui sont presque à l'image de ceux des comics, certains de mes amis me le confirment d'ailleurs. Par contre, les acteur vont beaucoup trop loin dans leur délire, il y a un certain manque de professionnalisme, ils semblent totalement être en roue-libre, or, il avait quand même un vrai état d'esprit à respecter.
On a également une Nicole Kidman dont on se demande bien qu'elle vient foutre dans ce projet. Elle n'a pas l'air de savoir quoi faire, elle se fantasme beaucoup trop sur Batman et crée malencontreusement une femme dépourvue de toute personnalité. Elle se comporte à la limite comme un fan qui mettrait tous les moyens nécessaires pour rencontrer son idole. Fort heureusement, c'est juste un petit point bien gênant qui passe bien inaperçu puisque le réalisateur a bien assuré sur tout le reste. Sa mise en scène est dynamique et bien menée dans l'ensemble, mise à part dans quelques scènes de combat où certains plans défilent un peu trop vite pour comprendre réellement quel geste a été exécuté.
Les musiques utilisées comme fond musical dans les scènes mouvementés sont un ajout très prometteur et satisfaisant au plus haut point, elles apportent plus d'intensité et de vivacité que celles des productions de Tim Burton. Le rythme est conforme à nos attentes et le scénario est plutôt bien écrit. On peut noter une belle et véritable exploitation sur les antagonistes dans leurs manières d'agir, comment ils créent des scènes tendues avec imprévisibilité, avec un humour qui m'a bien amusé et des séquences impensables mais facilement acceptables. Honnêtement, ce n'est pas si mal mais je préfère tout de même la version Burton qui m'a le plus charmé que ce genre de projet guignolesque et frôlant un peu trop la définition du navet cinématographique. 6/10
- je pourrais écrire un chapitre formidable sur un homme qui se déguise en rongeur volant.
- Mais les chauves-souris ne sont pas des rougeurs.