Trop de Burton tue le Batman

Après un premier Batman trop cool et Edward Scissorhands (à mes yeux, son chef d’œuvre absolu), Tim Burton revient sur son Batman avec les pleins pouvoirs et nous pond cette suite, Batman Returns, souvent considéré comme étant l’un des meilleurs Batman de tous les temps.
J’aime Tim Burton. Enfin, j’aime ce qu’il était. J’aimais Edward Scissorhands, j’aimais son Batman, j’aimais son Beetljuice, bref, j’aime son style un peu gothique et poétique (mais avec modération).
Autant le premier Batman trouvait un équilibre entre vrai Batman et film pur burtonien, autant là, c’est du Burton à l’état pur. C’est même trop burtonien à mon goût, il se lâche trop.
Personnellement, je n’ai jamais adoré ce Batman Returns. Même à douze ans, je le trouvais beaucoup trop ancré dans le style de Burton. Le problème ? Tout ça ne colle pas du tout à Batman. Alors, je sais que le film met plutôt l’accent sur Penguin et Catwoman (qui sont deux excellents personnages mais j’y reviendrai), mais Batman est vraiment en retrait.
C’est carrément un personnage secondaire. On le voit moins longtemps que Penguin et Catwoman. Je me demande même si le personnage de Christopher Walken (Max Shreck), apparaît plus que Keaton. D’ailleurs, un détail qui me turlupine, depuis quand Batman tue des gens de sang-froid ? D’accord, il faisait aussi ça dans le premier, mais c’était discret. Là, il est face à un clown et lui colle un bombe dans la gueule avec un large sourire… c’est un meurtrier !
Enfin bref, ce qui m’embête avec ce film Batman, c’est que je suis conscient de ses innombrables qualité, mais que je n’adhère aucunement à son style. Oui, je vois bien que la relation entre Batman et Catwoman est complexe et très intéressante. Je vois bien que Catwoman et Penguin ne sont que victimes d’un monde qui les rejettes et que par conséquent, le véritable méchant du film est Shreck qui représente cette fermeté de notre monde. Je vois bien que Burton fait des efforts de mise en scène avec des plans vraiment surprenants (le plan où on suit un batarang frapper trois vilains d’un coup). Mais j’accroche pas au film.
Ce qui me gêne, c’est que je n’ai aucunement l’impression d’être devant un film Batman. Et que même si j’essaye de regarder ce film comme un Burton, j’arrive pas. Voir Batman affronter des clowns en train de faire des pirouettes, ça me plaît pas. Mon cerveau dit non.
Pareil pour les costumes, j’ai beau trouver le maquillage de Penguin et le costumes de Catwoman très bons, ça n’empêche que je n’arrive pas à associer ça à Batman.
Et c’est là tout le problème avec ce film. Je n’arrive pas à associer Batman au style loufoque de Burton. Déjà c’est Noël, sûrement la fête préférée de Burton (on retrouve cette fête dans Edward Scissorhands, Charlie et la Chocolaterie, Dark Shadows), mais voir Batman planer avec de la neige partout avec des gens qui crient « joyeux Noël » encore une fois, mon cerveau dit « non ».
Mais c’est mon problème à moi. Je ne remets pas en question les qualités indéniables du film. Encore une fois, Burton parle de l’exclusion sociale avec justesse avec les personnages de Penguin et Catwoman (comme il l’avait fait dans Edward). C’est juste que j’adhère pas au style du film, et qu’indéniablement, j’arrive pas à m’investir pleinement dans le film. C’est ma faute, et tant pis.