La féline.
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Trois ans après la réussite Batman, Warner Bros confie à nouveau le super-héros à Tim Burton, d'abord réticent (surtout que les producteurs voulait ajouter le personnage de Robin) mais qui accepta après avoir eu la certitude de bénéficier d'une totale liberté.
Comme dans l'opus précédent, Tim Burton nous emmène dans son univers sombre et si particulier, à forte inspiration gothique et expressionniste, qu'il mêle ingénieusement à l'imagerie cartoon de Batman. Dès les premières secondes on est frappé par cet esthétisme si particulier et macabre, avec une atmosphère plutôt envoûtante, allant à merveille avec un Gotham sombre et rongé par la criminalité, nous permettant aussi de voir quelques superbes tableaux, comme cette ville enneigé.
La réussite de ce Batman Returns tient toujours sur les épaules des personnages. Il y a d'abord le torturé Bruce Wayne, s'ennuyant dans son manoir mais prenant une tout autre dimension lorsqu'il devient Batman, héros froid, complexe et impitoyable. Il partage l'affiche avec un magistral Pingouin, aussi affreux que revanchard et pathétique, s'inscrivant au panthéon des meilleurs méchants du genre héroïque. On n'oubliera pas non plus l'image de industriel riche, manipulateur et véritable salaud et l'ambigu Catwoman, permettant à Burton de rajouter une touche aussi romantique que sensuelle. Il enrichisse l'univers de Batman, sont remarquablement écris et mis en scène
Le cinéaste dépasse le simple cadre du bien contre le mal et, à travers les relations ambiguës que les protagonistes entretiennent, dresse une guerre d’ego où l'image renvoyée est au centre des intentions (symbolisé par cette scène où Catwoman propose au Pingouin de faire de Batman ce qu'il déteste le plus, c'est-à-dire eux). Mais Burton dresse aussi un constat politique et écologique à travers l’infâme salaud joué par Christopher Walken, déversant ses déchets dans les égouts et dirigeant la ville d'une main de maître, qu'importe le maire.
Tim Burton nous plonge totalement au cœur de ce Gotham enneigé que ce soit dans ou sous la ville, parfois de manière surprenante mais toujours passionnante, et braquant en permanence sa caméra sur les protagonistes. Les décors sont à nouveau remarquables, tandis que les comédiens se montrent à la hauteur, chacun portant à tour de rôle le film sur leurs épaules. Plusieurs séquences en deviennent mémorables, alors que la partition de Danny Elfman est toujours géniale, collant magnifiquement aux images.
Tim Burton parvient, encore, à mêler ses idées gothiques et pleines d'inventivité à l'univers de Batman, et signe avec Le Défi une oeuvre référence dans le genre super-héros, sublimant un quatuor de personnages, dirigeant à merveille ses comédiens et mettant en scène une atmosphère totalement envoûtante.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de super-héros, Les meilleurs films de Tim Burton, Quand le cinéma s'invite chez les Simpson, Revu ! Et ça m'a fait du bien (... ou non) et Répertoire : Mes réalisateurs
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le 10 nov. 2014
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