La féline.
Après son Edward et ses mains d'argent, Tim Burton revient faire un tour dans l'univers qu'il avait mis en images avec le premier Batman, et le truc sympa, c'est que le Timothy enlève, cette fois,...
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le 20 mai 2013
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Trois ans après Batman, Tim Burton retourne à la réalisation de Batman Le défi, suite du premier opus qui se focalisera non pas sur un super vilain mais deux super vilains : Le pingouin et la séduisante mais dangereuse Catwoman. Batman le défi, c’est l’adaptation la plus emblématique de l’homme chauve souris. Un cran au dessus de son prédécesseur, Batman le défi voit son esthétisme, son ambiance sombre et intense gagner en richesse. Supérieure à l’original, mieux travaillée du point de vu du développement de ses personnages, plus dingue, plus intelligente, plus vibrante, plus lugubre, plus poétique, plus violente, plus impressionnante et plus bouleversante, cette suite vous plongera dans l’univers d’un Tim Burton encore plus inspiré, sa quintessence de l’excellence. Mais avant de plonger dans cette suite, il sera intéressant de comprendre pourquoi Batman est le super héros le plus populaire.
Pourquoi Batman est-il si populaire ?
Batman on l’aime déjà parce que, contrairement à un Superman ou un Flash, n’a pas de super pouvoirs. Ce qui nous rapproche de lui.
-Parce qu’on envie son style de vie. Il est un riche playboy attirant les plus belles femmes et vivant en plus dans un superbe manoir avec des multitudes de pièces. Il a un majordome qui lui sert aussi d’assistant pendant ses missions et fait aussi office de père de substitution. Pour couronner le tout il a des vêtements chics et des tonnes de voitures de sport.
-Parce qu’il est intelligent, observateur, excellente mémoire en font un fin détective. Une sorte de Sherlock Holmes mais en tenue de chauve souris.
-Parce que c’est un personnage torturé qui a vécut une véritable tragédie ayant marqué son enfance ce qui le rend attendrissant.
-C’est aussi un homme généreux qui, grâce à la Wayne fondation, aide les plus démunis et verse de l’argent à plusieurs associations.
-Parce qu’il a des super gadgets dont on rêverait de posséder « son célèbre batarang qui a droit à tous les dérivés comme le batarang télécommandé, son grappin, sa bat-moto ou bien encore sa célèbre voiture, la Batmobile » on bave même devant sa batcave, son repaire secret situé sous son manoir « il faut voir aussi comment il y entre » et ayant tout un attirail que bons nombres de personnes aimeraient utiliser « ordinateurs high tech, objets ayant un lien avec les ennemis qu’il a affronté, ses différents costumes, véhicules et autres gadgets qu’on aimerait tous essayer.
-Parce que malgré son costume un peu ridicule avant les années 2000, notre héros en impose. De sa voix roque venant d’outre tombe en sortant son « Je suis Batman », ses aptitudes en arts martiaux faisant de lui un combattant hors paire à cette fâcheuse manie plutôt comique de disparaitre lorsqu’il décide de mettre fin à une conversation, Batman c’est la classe incarné même si c’est un homme froid et sans aucune pitié. Malgré tout cet attirail et ses aptitudes, Batman n’est qu’un homme en costume et c’est ce qu’il en ressort de plus positif.
-N’oublions pas non plus que c’est l’un des super héros qui compte le plus d’ennemis ultra charismatiques et tous différents les uns des autres « le Joker, Deathstroke, Ra’s Al Ghul, l’homme mystère, Bane, le Pingouin, Mister Freeze ». Tous ayant des looks originaux un brin excentrique, tous ayant été des êtres humains mais suite à divers accidents, sont devenus de véritables psychopathes avec pour certains des difformités. Mais il y a aussi des femmes dans les ennemis de Batman « Catwoman dont on ne sait pas de quel coté elle est vraiment, Poison Ivy ou bien Harley Quinn, l’assistante délurée du Joker ».
-Parce que, tout comme Superman, l’homme d’acier qui deviendra plus tard son meilleur ami, Batman refuse de tuer. Par contre des genoux il en brise et des os il en casse. Beaucoup. Face aux criminels, Batman ne fait jamais dans la dentelle et en vient aux faits très rapidement.
-Parce que Batman a de sérieux problèmes psychologiques. Une soif de vengeance qu’il ne calme qu’en voulant faire peur aux criminels, les faire souffrir comme il a souffert, attendant dans sa bat cave que le bat-signal se déclenche pour sortir dehors. Qu’on se le dise, Batman est un peu schizophrénique sur les bords mais surtout très complexe.
Finalement, si on avait la richesse de Bruce Wayne et sa motivation pour nettoyer les villes de la criminalité, on pourrait nous aussi devenir des Batman.
L’une des plus grandes réussites de Tim Burton
Après un Batman fun grâce à son esthétisme et à son super vilain complètement déjanté, Tim Burton continu à la fois à nous émerveiller mais aussi nous faire frissonner avec Batman Le défi. Dès la scène d’introduction, on remarque que notre histoire se passe pendant Noel. Et on le sent tous, Burton est le meilleur pour retranscrire cette ambiance dans un film.
Notre scène d’introduction ne sera pas liée à Batman mais à un des super vilain de notre film : le pingouin. L’histoire se passe lorsqu’il arrive au monde. Le réalisateur accentuera bien sur le coté monstrueux de notre personnage. Même si nous ne verrons que ces mains difformes, on remarquera le comportement de dégout de ses parents qui ne tarderont pas à s’en séparer d’une manière absolument abominable et immorale : en le jetant dans les égouts. On éprouve déjà de la peine pour ce personnage qui n’a pas demandé à être né comme ça. Recueilli ironiquement par des pingouins, difformité au niveau des mains qui ne comptent que trois doigts, petit, obèse, un long nez pointu, un look vestimentaire accentuant encore plus son surnom, cette manière de se déplacer comme un pingouin, ce personnage sera le personnage central de notre film.
Danny DeVito, qui interprète le personnage est autant brillant que bluffant. Méconnaissable, il nous offre '''un personnage torturé, arrogant, violent et malsain'''. Lors de la scène où le berceau contenant le pingouin vogue dans les égouts, difficile de ne pas faire le parallèle avec l’histoire biblique de Moise. Du coup, avec tout ce qui est arrivé au personnage lors de son enfance, on ne sait pas si on doit éprouver de l’empathie pour lui ou bien épouvanté et horrifié par son apparence et son comportement. De plus, notre personnage bave une sorte de liquide noir un peu répugnant. Difficile aussi de ne pas penser au film d’Elephant man et son histoire tragique.
« Aussi étrange que ça puisse te sembler Max. Toi et moi, on a quelque chose en commun. Toi et moi, on est perçus comme des monstres. Mais va savoir pourquoi ! Les gens respectent le monstre que tu es, alors que moi jusqu'ici, non ».
Sombre et glacial
Dans ces quelques minutes, le ton est donné. Un ton qui serait presque similaire à celui d’un conte. Une fois encore, Tim Burton arrive à donner de l’intensité dans ce que l’on voit à l’écran et ce que l’on entend. Musiques accompagnées de chœur donnant cette touche de mystère et d’émotion, décors gothique, sombre et extravagant, on reconnait bien là la touche Burtonnesque. Puis nous faisons à saut trente-trois ans plus tard. Le pingouin a grandit et vit toujours dans les égouts de Gotham. Nous sommes à Noel, tous les habitants de Gotham se préparent à faire la fête. Les scènes suivantes nous présenteront le personnage de Max Shreck « interprété par un Christopher Walken monstrueux » , personnage dont le nom fait référence au héros du monstre du film Nosferatu le vampire.
Tout ce met en place et nous présente aussi un autre personnage important dans notre film : Selina Kyle, secrétaire de Max et future Catwoman. Tout comme pour le pingouin, difficile de ne pas éprouver de l’empathie pour Selina Traitée comme une moins que rien par ses supérieurs, vivant seule dans son appartement rose bonbon avec ses nombreux chats, se laissant à elle-même des messages sur son répondeur pour avoir un semblant de vie normale, Selina est complexée, mal dans sa peau. Sa transformation accidentelle, mythique et mystérieuse en tant que Catwoman changera radicalement la personnalité de notre personnage. Un jeu d’actrice excellent porté par une Michelle Pfeiffer séduisante, remplie de noirceur et de folie.
« Je ne sais pas pour toi Miss Kitty mais moi je me sens tellement plus miaou miaou ».
Quant à Batman, on ne le verra qu’au bout d’un quart d’heure. Notre personnage sera d’ailleurs quelque peu en retrait au profit de nos deux super vilains. Bien qu’étant le héros de notre film, Batman sera légèrement en retrait comparé à nos deux autres personnages. Alors que nous assisterons à l’ascension du pingouin qui tentera de devenir maire grâce à Max Shreck, Batman lui barrera la route ce qui fera naitre une haine profonde du pingouin vis-à-vis de l’homme chauve souris. Il essayera par tous les moyens de se débarrasser du super héros une bonne fois pour toute. Avec Catwoman qui sera attirée par Batman comme un aimant, les scènes de séductions se feront nombreuses. Seulement Batman, même s’il sera attiré par la féline, tentera de stopper sa folie.
« Pourquoi y en toujours qui apportent des œufs et des tomates quand on fait un speech ? »
A la fois poétique et passionnant
Moins de scènes d’action, reposant surtout sur l’interprétation, la profondeur et la complexité de ses personnages tout comme les multiples symboles parsemés dans le film, Batman le défi est complet. Michael Keaton rentre de nouveau dans la peau de Bruce Wayne et Batman. Nette amélioration du coté de l’interprétation des deux personnages. Nous avons notamment un Batman au regard plus expressif, plus bad ass lorsqu’il fait face aux criminels.
Ce qui perturbe un peu : la voix. Aucun changement de timbre que ce soit en tant que Bruce Wayne qu’en temps que Batman. C’est fort dommage. Hormis ça, on appréciera une fois de plus les séquences de combats, course poursuite en Batmobile « au look mêlant gothique et voiture de sport » toujours aussi jouissives et cette relation ambigüe mais charmante entre Bruce Wayne/Batman et Selina Kyle/Catwoman.
N’oublions pas encore Alfred, toujours égal à lui-même, la voix de la raison, celui qui fait que Bruce prend toujours les bonnes décisions. Un petit grand père adorable toujours aux petits soins pour celui qu’il considère comme son fils. L’ambiance et l’esthétisme de comic book que l’on pouvait voir dans le premier film se dissipent et laissent place à quelque chose de plus ténébreux aux couleurs froides.
Rajoutons en prime la musique toujours composée par un Danny Elfman ayant bien cerné le thème de notre film et nous avons là une œuvre une fois encore aussi soignée narrativement qu’esthétiquement et musicalement. A noter des petits éléments kitsch mais assumés « le bat-lecteur cd par exemple, le speech du pingouin à ses pingouins presque habillés en soldats ». Des petites erreurs minimes mais ne boudons pas notre plaisir, ce Batman est vraiment fun.
« La seule chose importante dans tout cela, c'est qui tient le parapluie. »
Pour conclure
Curieux mélange de film de super héros et surtout film de monstres, Tim Burton nous montre là un Batman plus sombre que son prédécesseur. Le Batman le plus violent tous films confondus, plus cruel, plus psychologique, plus ambigu, frôlant l’érotisme, ce film n’est absolument pas recommandable aux jeunes enfants. Un Batman presque dérangeant autant que captivant et porté par des personnages au teint malade et au comportement pessimiste. Troublant, un esthétisme avec comme couleurs dominantes, les couleurs noires et bleues, ce Batman a des allures morbides tout en étant héroïque. On appréciera une fois encore le souci du détail sur le plan des décors, objets et mise en scène, on sera amusé par les répliques cultes du pingouin et de Catwoman ainsi que certains éléments enfantin et excentrique, on vibrera de par la musique aussi magnifique et presque similaire du film Edward aux mains d’argent, on applaudira le talent de l’interprétation de nos acteurs, on réfléchira à son coté philosophique nous montrant un animal voulant devenir un homme et l’homme devenant un animal. Batman le défi serait presque un film proche de l’apocalypse nous plongeant au plus profond de la part sombre qui sommeille en chacun de nous. A la fois sombre et mélancolique mais diablement sympathique. En somme, Made in Burton.
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Créée
le 22 mars 2016
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