I saw that abyss you spoke about... very scary, but so tempting.

Un petit sentiment de déception avec cette adaptation d’une des plus grandes histoires de Batman, même s’il y a de très bonnes idées et que l’adaptation est, en soit, très fidèle.


Alors je préviens tout de suite : quand je dis fidèle, je parle par rapport à la partie adaptée. Car effectivement, il y a toute une première partie qui est complètement originale pour le coup. Et cette partie… ben il y a un sentiment mitigé dessus. Mitigé parce qu’elle amène sans doute les meilleures idées du film (notamment dans la relation entre Batman et Batgirl/Barbara, qui prend une toute autre dimension encore jamais exploitée) et qu’elle se suffit parfaitement et fonctionne très bien en tant que telle dans un cadre hors de l’adaptation.


Là où ça coince, c’est quand on a la relie à la seconde partie, qui est l’adaptation pure. Cette seconde partie, est extrêmement fidèle au support originale, reprenant pratiquement planche par planche, case par case, bulle par bulle l’extraordinaire travail d’Alan Moore. Le hic, c’est que la première partie mettait en place quelque chose d’intéressant qui aurait pu avoir un impact sur la suite, sur les enjeux, mais au final n’apporte pas vraiment grand-chose.


On introduit le personnage de Batgirl pour que le spectateur comprenne la suite, mais si c’était juste pour ça, était-il nécessaire de prendre ces décisions du coup ? Et puis, était-il vraiment nécessaire d’introduire Batgirl puisque que ceux qui regarderont ce film seront ceux qui sont déjà bien ancrés dans l’univers Batman ? Du coup voilà, on se retrouve avec une première partie un peu bâtarde, parce qu’en soit très intéressante dans l’exploration de l’univers Batman mais qui n’a finalement rien à faire dans ce film d’animation-là.


Pour revenir sur la seconde partie, elle participe également à la déception ressentie, bien malgré elle. Parce que si elle est très fidèle, si c’est toujours un régal de retrouver Mark Hamill et Kevin Conroy, si l’animation s’est attachée à retranscrire le style de l’œuvre originale dans les dessins, si on retrouve ce mythe fondateur du Joker et de sa relation avec Batman ; on en arrive à se demander si on n’a pas préféré la première partie au final. Parce que cette adaptation de The Killing Joke s’avère très fade, linéaire. Les scènes se suivent un peu en mode automatique, comme si l’équipe s’était tellement appliquée à suivre l’œuvre originale qu’elle en aurait oublié de l’adapter. Ce qui est bien dommage.


Techniquement, le film s’en sort bien. Comme je l’ai dit, les dessins se rapprochent beaucoup de ceux du comic original, mais on regrettera un peu le jeu sur les couleurs dans les flashbacks qui faisaient tout leur intérêt dans l’œuvre de Moore. La musique est plutôt chouette dans l’ensemble. Si Kevin Conroy et Tara Strong font un très bon boulot, Mark Hamill reprendra son rôle mais il manquera un peu le grain de folie dans son personnage.


Bref, une adaptation bien fade qui en viendra presque à nous faire regretter que la première partie ne se soit pas concrétisée en un film global. Reste néanmoins le plaisir de se replonger une nouvelle fois dans cette histoire, et les quelques bonnes idées apportées.

Créée

le 11 août 2016

Critique lue 268 fois

vive_le_ciné

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