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Le studio Warner Bros. avait initialement prévu un Man of Steel 2, mais après la sortie de Man of Steel, ils ont changé de direction pour capitaliser sur l'engouement grandissant autour des univers cinématographiques partagés, popularisés par MARVEL avec son Marvel Cinematic Universe (MCU) d’une part et car les résultats au box-office de Man of Steel n’était pas ceux attendu d’autre part.

Le studio a vu une opportunité de rivaliser avec le MCU en accélérant la création de son propre univers : le DC Extended Universe (DCEU). Zack Snyder, réalisateur de Man of Steel, a proposé l'idée d'un affrontement entre Batman et Superman, cela permettait d'introduire Batman dans ce nouvel univers cinématographique et de poser les bases pour un futur film sur la Justice League.

David S. Goyer a été initialement engagé pour écrire le scénario, car il avait déjà écrit Man of Steel et avait une solide expérience avec les films de super-héros. Il a rédigé une première version du script, qui introduisait les bases de l'affrontement entre Batman et Superman tout en amorçant l'univers partagé du DCEU avec d'autres héros comme Wonder Woman. Cependant, après cette première version, la Warner Bros. a voulu affiner et complexifier l'intrigue pour mieux lier le film à l'univers cinématographique qu'ils voulaient construire. C'est là que Chris Terrio, scénariste oscarisé pour Argo de Ben Affleck, a été engagé pour réviser et polir le script. En particulier les dialogues et les motivations des personnages.

Batman v Superman : Dawn of Justice, qui sort en 2016, est l'un des films les plus attendus de la décennie, avec un niveau d'attente extrêmement élevé. Il marquait la première rencontre au cinéma entre deux des plus grands super-héros de l'histoire, Batman et Superman, et devait poser les bases du DCEU pour préparer la venue de la Justice League.

Le film explore le thème central de l'affrontement entre l'homme et le divin, incarné par Batman et Superman, par Ben Affleck et Henry Cavill. Ce conflit symbolise la méfiance et la peur que peut susciter un être surpuissant parmi les humains. Batman voit en Superman une menace potentielle à la liberté et à la sécurité de l'humanité, un Dieu parmi les hommes dont les actions, bien qu'héroïques, sont incontrôlables. Batman représente l'humanité et ses limites, cherchant à défendre les siens avec des moyens terrestres, tandis que Superman est vu comme un Dieu détenant des pouvoirs divins mais dont la présence suscite des questionnements moraux : doit-il être vénéré, craint, ou contrôlé ?

La scène au Mexique, où Superman sauve une jeune fille lors d'une fête religieuse et est ensuite adoré par la foule comme un dieu, souligne cette dynamique. Les gens l'entourent avec des mains tendues, cherchant à le toucher comme une divinité, tandis que lui semble à la fois distant et inconfortable avec ce rôle. Cette scène met en lumière la distance entre l'humanité et Superman, qui, bien qu'essayant de faire le bien, est perçu comme un être supérieur, presque christique.

Lex Luthor agit comme le véritable catalyseur du conflit entre Batman et Superman. Luthor manipule habilement les deux héros pour qu'ils s'affrontent, exploitant les peurs de Batman envers Superman et semant le doute sur les véritables intentions de ce dernier. Il nourrit la méfiance de Bruce Wayne en accentuant l'idée que Superman, avec ses pouvoirs divins, pourrait un jour devenir une menace incontestable pour l'humanité. Parallèlement, Luthor s'arrange pour ternir l'image publique de Superman en orchestrant des événements tragiques qui soulèvent des questions sur son rôle de sauveur. Son objectif est de prouver que même un Dieu peut être détruit, symbolisant sa haine profonde envers les êtres surpuissants et sa volonté d'exercer un contrôle absolu sur ce qu'il ne peut comprendre ni dominer.

Jesse Eisenberg en tant que Lex Luthor est trop excentrique et caricaturale. Contrairement à la version froide et calculatrice souvent associée à Luthor, Jesse Eisenberg dépeint un Luthor nerveux, agité, et presque instable psychologiquement. Il adopte un style plus théâtral, avec des tics de langage et des comportements erratiques qui donnent l'impression d'un génie du mal déséquilibré. Presque un Joker du pauvre. Cette version vise sûrement à illustrer une forme de mégalomanie exacerbée, où son intellect est entaché par un ego malade et une envie viscérale de détruire Superman.

En parlant de la direction d’acteur, il n’y a absolument rien à dire sur Henry Cavill, ni sur Ben Affleck. Ils incarnent à leur manière Superman et Batman. Pourtant, avant même la sortie du film, Ben Affleck a fait face à un énorme bashing sur internet, les fans critiquant son casting avec des doutes sur sa capacité à incarner correctement le Chevalier Noir, notamment à cause de son passé dans des films moins bien reçus comme Daredevil. Malgré cette vague de scepticisme, sa performance m’a largement surpris et je le considère comme un des Batman les plus convaincants et physiquement imposants. Le Batman de Ben Affleck se distingue par son incarnation d'un Bruce Wayne plus âgé, usé et désabusé, à la fin de sa carrière de justicier. Physiquement massif et imposant, Ben Affleck présente un Batman brutal, plus violent et pragmatique, marqué par des décennies de lutte contre le crime à Gotham. Ce Batman est cynique et méfiant, ayant perdu foi en ses idéaux, ce qui le pousse à voir Superman comme une menace existentielle.

Celle qui vole la vedette, c’est Gal Gadot dans le rôle de Wonder Woman. Elle joue un rôle crucial, même si son apparition est relativement brève. En tant que Diana Prince, elle agit dans l'ombre, observant les événements et cherchant discrètement des informations sur Lex Luthor, avant de révéler sa véritable identité lors du combat final contre Doomsday. Sa présence en tant que Wonder Woman marque un tournant dans le film, et son arrivée sur le champ de bataille, accompagnée de son thème musical percutant, apporte un souffle épique au conflit. Gal Gadot à une présence magnétique, un charisme naturel et incarne une force brute. Sa prestation, énergique et confiante, vole littéralement la vedette aux deux héros principaux, laissant une impression durable qui prépare le terrain pour son film solo.

Un fois la Sainte Trinité de chez DC Comics réuni à l’écran, ils peuvent affronter l’ennemi final du film : Doomsday. Le combat, bien que spectaculaire en théorie, est gâché par son utilisation excessive de CGI qui a affaibli l'impact émotionnel et visuel de la scène. Doomsday, entièrement généré par ordinateur, ressemble à un monstre générique et peu mémorable, manquant de texture et de subtilité dans son design. L'affrontement, qui aurait dû être un moment de tension intense entre les héros et une menace colossale, s'est transformé en une avalanche d'effets spéciaux parfois chaotiques. Les explosions massives, les éclairs d'énergie et les décors entièrement numériques ont fini par submerger l'action, rendant certains moments confus et déconnectés de la réalité physique des personnages.

Le vrai combat, celui qu’on attends, c’est le combat physique entre Batman et Superman qui arrive juste avant l’affrontement contre Doomsday. La bataille est intense et brutale entre un Batman préparé et stratégiquement supérieur, et un Superman retenu par son humanité. Batman, utilisant de la Kryptonite et des gadgets sophistiqués, parvient à équilibrer les forces face à un Superman affaibli, dans un affrontement qui montre la résilience et la ruse du Chevalier Noir. Cependant, ce duel est brusquement interrompu par la fameuse scène du "Martha", où les deux héros réalisent que leurs mères partagent le même prénom. Cet élément de scénario, bien qu'intentionné pour humaniser Superman aux yeux de Batman et briser leur animosité, est vraiment maladroit et précipité. Ce rabibochage gênant et peu crédible, amoindri l’impact émotionnel d’un combat qui aurait pu se terminer de manière plus naturelle et puissante.

La musique composée par Hans Zimmer et Junkie XL est l'un des points forts du film, renforçant l'intensité dramatique et épique de chaque scène. Hans Zimmer, ayant déjà composé pour Man of Steel, a apporté son style grandiose et émotionnel, tandis que Junkie XL a injecté une énergie plus brute et percutante, notamment pour les séquences d'action. Le thème de Wonder Woman est l'une des pièces les plus mémorables de la bande-son. Ce morceau, avec ses percussions explosives et son riff de guitare électrique distinctif, m’a instantanément captivé lors de son introduction dans le combat final. Ce thème marque l’entrée triomphale de Wonder Woman dans le DCEU.

Les fondations du DCEU sont donc posées. L'inclusion de la scène où Lex Luthor dévoile des fichiers sur d'autres super-héros, comme Aquaman, Flash, et Cyborg, jette les bases pour la formation future de la Justice League. Ces éléments établissent une vision à long terme pour l'univers partagé, en utilisant ce film comme un point de départ pour la construction d'un ensemble plus vaste de récits interconnectés.

La séquence du rêve de Batman est l'une des parties les plus intrigantes, offrant un aperçu de l'avenir du DCEU. Dans cette séquence, Bruce Wayne, en proie à un cauchemar, se retrouve dans un futur dystopique où un régime apocalyptique domine la Terre, avec des armées de paradémons envahissant Gotham et Superman, devenu tyrannique, règne sur un monde en ruine. Ce rêve semble être une vision. Cette séquence suggère une lutte à venir contre des forces cosmiques et une confrontation majeure avec le tyran intergalactique Darkseid, posant les bases pour des intrigues futures. De plus, elle établit des liens avec les thèmes du multivers et des réalités alternatives, créant des attentes pour des films qui pourraient explorer ces concepts plus en profondeur.

Batman v Superman : Dawn of Justice est un film ambitieux qui joue un rôle essentiel dans l'établissement du DCEU. En mettant en scène l'affrontement emblématique entre Batman et Superman, le film explore le thème de la méfiance entre l'humanité et le divin, tout en introduisant de manière spectaculaire des personnages clés comme Wonder Woman. Bien que le combat final contre Doomsday soit parfois gâché pour son excès de CGI, la séquence du rêve de Batman offre un aperçu intrigant des futures batailles contre des forces cosmiques comme Darkseid. Le film pose ainsi les bases d'un univers cinématographique étendu et interconnecté, créant des attentes pour des développements futurs tout en apportant une vision controversée des super-héros emblématiques.

StevenBen
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le 6 sept. 2024

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Steven Benard

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Kelemvor
4

Que quelqu'un égorge David S. Goyer svp, pour le bien-être des futures adaptations DC Comics !

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