La mythologie des superhéros est ancienne et ses origines, sacrées. C'est la fondation sur laquelle on bâtit des légendes et Batman ainsi que Superman, à l'image de Rome, ne se sont pas fait en un jour. Encore moins en 2h30. Ils sont la personnification d'une pensée longtemps mûrie et quand ils endossent leurs costumes ce n'est pas juste pour parader. Malgré une affiche vendant un match de boxe annonçant plus une démonstration phallique qu'un choc des mentalités, je m'engouffre dans la salle obscure...
Une éternité plus tard, qu'en est-il ?
Accablé par la performance monolithique d'un Ben Affleck ressemblant plus à un bulldog sous cortisone qu'à un héros vieillissant forcé de sortir de sa retraite, stoïque face à Henry Cavill et son rôle d'éternel niais, le temps semble s'étirer. Puis viennent Lex Luthor et Wonder Women... Si Jesse Eisenberg semble s'être largement inspiré du jeu d'Heath Ledger incarnant le génial Joker de Nolan, il grossit malheureusement le trait et tombe assez rapidement dans la caricature.
(en témoigne sa dernière scène derrière les barreaux, franchement ridicule)
Enfin Gal Gadot dans le rôle de Wonder woman est, disons-le le plus directement possible, inutile. Sa présence ne justifiant que la suite, plus tellement attendue, des événements. Difficile donc de se faire une opinion, même si la première impression laisse largement à désirer.
La mise en scène censée apporter les éléments clés de l'intrigue fait l'objet d'un découpage désastreux et le rythme, plombé de gasp, rend la lecture pénible et fait tomber à plat les enjeux pourtant nombreux et essentiels à la compréhension d'une rencontre au sommet riche de sens.
Batman V Superman : L'Aube de la justice est tout ce qu'on pouvait redouter qu'il soit : un énième blockbuster mal fichu, sans saveur, où la surenchère d'action rivalise avec la vacuité des dialogues et où les acteurs, à l'instar des spectateurs, s'ennuient.