Batman v. Superman s'est fait littéralement trasher par la critique presse. En partie à raison. Mais en partie seulement.
Zack Snyder a bien réussi certaines choses: le personnage de Batman, magnifiquement incarné par Ben Affleck, dont le choix pour incarner le Caped crusader en avait fait frémir plus d'un, est très réussi. Le répertoire de Frank Miller a manifestement servit d'inspiration. Mais le film tourne davantage autour de Superman, de l'attitude de l'homme vis-à-vis de Dieu, des conséquences (lourdes) de son action. Et globalement, il s'en tire bien. Les interrogations, la crise existentielle du personnage, ses doutes sont bien présentés. La reprise de la destruction de Métropolis du point de vue de Wayne est très efficace. Jesse Eisenbergh se débrouille plutôt pas mal en tant que Lex Luthor, cynique, inquiétant et manipulateur. La relation entre Batman et Alfred est insuffisamment exploitée, mais crédible. La fin (tragique) est émouvante.
Là où le bat (man) blesse, ce sont les scènes en "Afrique" vite résumée à un hameau de terroristes, mais aussi cette une bande son lourde et pompeuse, et l'arrivée superfétatoire de Doomsday pour nous livrer un combat de trop, avec une overdose d'effets spéciaux qui n'est pas sans rappeler la fin de Man of Steel. Et l'annonce quand même assez peu délicate des suites à venir, avec des personnages (Aquaman, Flash) fugacement introduit, pour rappeler sans subtilité que d'autres blockbuster sont à suivre. Sans compter que Wonder woman reste quand même assez nettement sous-exploitée.
Alors Batman v. Superman, navet ou chef-d’œuvre? Les attentes étaient très (trop?) élevées vis à vis de ce blockbuster dont le sérieux et le sinistre - un peu exagéré - est à des années-lumières des Marvels joyeux, légers et auto-dérisoires qui sont aujourd'hui adulés par la critique. Mais c'est un film solide, malgré ses imperfections, un divertissement tout à fait acceptable, dont le tort est finalement d'allier de très bonnes idées et de très bon moments à une volonté de trop préparer le terrain pour la suite - qui n'est pas acquise au vu du nombre de critiques excessivement négatives qu'on peut lire un peu partout, et qui à mon sens participent plus du phénomène de meute que de l'appréciation objective.