L’Idée de départ était ambitieuse : opposer les deux titans pour relancer l’univers DC Comics, qui vacillait sous le matraquage de l’artillerie lourde Disney-Marvel. Pourquoi pas, le demi-dieu Superman (Henry Cavill), lumineux, naïf et indestructible est aux antipodes du héros Batman (Ben Affleck), sombre et simple mortel torturé, si bien décrit par Christopher Nolan. Bien que disposant d’un budget illimité, DC jouait son va-tout. Les scénaristes butèrent sur deux difficultés :
• 1 : Les deux têtes d’affiche manquent d’humour, ce qui semble rédhibitoire pour un blockbuster voué à la distraction du grand public.
• 2 : Ils sont amis depuis des lustres. Comment rendre leur conflit crédible ?


La réponse est complexe. Sans déflorer le sujet, disons qu’elle associe un tortueux et psychopathe adversaire commun haïssant les méta-humains et ourdissant une machination qui échappera à la plupart des spectateurs, des considérations philosophiques sur la toute-puissance divine et/ou sa bienveillance, des dégâts collatéraux, une ambitieuse sénatrice, des médias versatiles, une campagne de presse haineuse, une dose de kryptonite, des rêves prémonitoires, deux Martha et des amours maternelles. Le résultat est passablement indigeste. Zack Snyder peine à faire passer les lourdeurs scénaristiques. Le « film familial du dimanche soir » cède la place à un thriller dramatique.


Les acteurs sont bons. Vous apprécierez les entrées en scène de Superman, d’une vélocité qui touche à l’ubiquité, et, en (tardive) vedette américaine, la ravissante, mais percutante, Wonder Woman (Gal Gadot), manifestement appelée à animer sa propre franchise.


Le plus : Comme dans nombre de James Bond, le meilleur est au début. La bataille aérienne, filmée du sol, est remarquable. Réduit à un point rouge, Superman peine à maîtriser son adversaire du jour. Affolés, les citadins comptent les coups et les immeubles détruits. La séquence « joue » du traumatisme des Twin Towers.


Le flop : Le boss, l’adversaire final indispensable à tout superproduction, intervient trop tard et son physique est indigent, pourquoi l’avoir affublé d’une plastique d’orque jacksonien !


Au final, une œuvre intéressante, mais qui ne sauvera pas DC.

Step de Boisse

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