Après avoir chié sur ce qu'il restait de Superman en pondant Man of Steel, cette bouse remplie d'incohérences, et dont le charme tape à l'oeil n'était là que pour dissimuler le vide rogné par la pourriture qui s'étalait en arrière-fond, Snyder revient et décide de continuer dans sa lancée en descendant Batman du piédestal sur lequel Nolan l'avait placé.
Dès les cinq première minutes, tu le sais que ça va être de la merde.
On revisite le meurtre des parents de Bruce d'une manière Snyderienne (synonyme de ridicule), avec un montage alterné sur leurs funérailles. Ici l'agression se déroule direct devant le cinéma, même pas dans la ruelle de Park Row, parce que fuck it, les lumières de la devanture ça fait un bon éclairage.
Ici, Thomas Wayne essaye de mettre un direct du droit sec et nerveux à son agresseur au lieu de tenter de le raisonner pour que sa famille s'en sorte, parce que fuck it, autant le puncher dans la gueule quitte à ce que ma femme et mon gosse crèvent.
Ici, enfin, Thomas meurt avec une dernière parole pour sa femme dans un ralenti héroïque où les yeux du couple se ternissent en alterné au lieu de mourir brutalement, parce que fuck it, c'est du drama/pathos facile.
Cette mort brutale et injuste qui a eu une si grosse répercussion sur la psyché du Bat par sa sécheresse cruelle, montrant ainsi l'absurdité de la vie, est ici transformée en un gigantesque shit-show de drama défonçant absolument tous les putains d'enjeux qu'elle est censée amener.
Et pendant ce temps, on assiste à l'élévation au sens littéral du petit Bruce dans le fameux puits aux chauve-souris, parce que Snyder adore coller de la référence biblique à tous les plans.
On enchaîne avec la scène de fin de Man of Steel sous un différent point de vue, et force est de constater que cette dernière est toujours aussi INCOHÉRENTE PUTAIN DE MERDE, avec toute cette belle brochette de connards qui restent dans l'immeuble à deux pas de l'engin alien qui détruit la putain de planète terre, et pas un seul gus pour essayer de se barrer avant que Batman ne leur dise. Ils étaient sans doute trop occuper à se palucher sur la beauté de la scène, un peu à la Godzilla.
Rajoutons des incohérences mineures par centaine, oklm le cheval de la garde en plein milieu des débris qui marche au pas, parce que why the fuck not C'EST JOLI PUTAIN, et j'ai déjà envie de gerber.
Bon, allez, au lieu de prendre plan par plan, listons les choses qui ne vont pas (je vais sûrement en oublier masse) :
Tout.
- Superman, si plat qu'on pourrait le faxer, avec ses apparitions au ralenti en descendant du ciel, Amen à lui et sa cape à la physique improbable. Véritable moteur autour duquel tellement de pathos est balancé que ça n'a plus aucun impact, c'est juste chiant.
- Batman. Oui, retour sur lui. Autant le Ben Affleck peut être classieux même si sa palette d'expression est plus réduite encore que celle de Bale, autant le personnage est taillé en pièces. Il vit dans sa maison de moderne de richard au bord d'un lac, avec un Alfred en mode hipster new-yorkais bien loin du classique majordome. Jusque là, je peux l'accepter encore. Mais le fait que Batman n'en ait plus rien à foutre de massacrer des types à tour de bras, là, il y a une couille dans le pâté. Le mec il attaque tranquillement les convoyeurs de Lex Luthor pour leur voler la kryptonite, et tant qu'à faire, les défonce à coup d'explosions, de mitrailleuses et d'écrasement à la voiture. Certes, dans les autres films, le Bat tue parfois, mais ce n'est pas explicitement montré, bien qu'on se doute que tomber d'un toit ou être pris dans un carambolage ne laisse pas indemne. Et ce qui rend la chose encore plus ridicule c'est dans le final, quand il y a cet espèce de seconde chance dans le scénario avec sa mère lorsqu'il doit sauver Martha Kent. La mort du mercenaire qui la menace n'a plus AUCUN IMPACT alors que par là, il s'exorcise un peu de ses démons, en devant tuer l'agresseur par obligation. Ici, il a déjà tué à tour de bras, du coup on s'en fout, mais Snyder tente quand même la chose, et bien évidemment, ça ne marche pas.
- Parlons en de Lex Luthor, tiens. Heath Ledger et son Joker ont grandement du l'inspirer. Cheveux longs, même manteau (c'est obvious sur certains plans), vieille tentative perave de folie. C'est de la merde. Jesse Eisenberg cabotine comme un pékinois sous cocaïne et nous livre une prestation oscillant entre le totalement ridicule et le triste à pleurer.
- La musique. Zimmer s'est pas foulé, il nous a pondu une daube indigeste, voir anecdotique. La musique de la scène de combat finale est à elle seule un motif de meurtre. C'est pas inspiré pour un sou, il y a quoi, allez, un thème dont on se rappelle et qui est pourtant loin d'être mémorable et basta.
- Doomsday. Que t'ont-ils fait ? Le même traitement que Deadpool dans X-Men Origins. C'est une honte de refaire une erreur pareille. Et ce chara design de merde, un vieux troll sorti tout droit d'une trilogie de Peter Jackson croisé avec des effets spéciaux à jeter, on touchait aux limites du budget là.
- Le scénario. Tellement d'incohérences et de passages stupides que j'en ai mal au crâne rien que d'y penser. Entre l'handicapé qui risque 40 ans de prison pour avoir tagué le monument de Superman (oui oui, 40), Superman qui appelle Batman Bruce sans aucun autre raison que de l'avoir capté faire de l'espionnage lors d'un gala chez Lex alors que ça aurait très bien pu être de l'espionnage industriel classique, Superman qui ni n'entend ni ne voit la bombe dans le fauteuil de l'handicapé alors qu'il le regarde cinq fois (dois-je rappeler sa super ouïe et sa vision rayon X ?), Batman qui n'essaye même pas de parler avec Superman quand celui-ci l'approche en voulant dialoguer (chions encore plus sur le perso), et qui arrête le combat parce que Superman aussi il a une môman qui s'appelle Martha, etc...
En fait, ce qui est très fort, c'est que tu pourrais trouver une justification pour chaque incohérence, mais qu'immédiatement, elle est désamorcée par une autre incohérence. Ex : Superman appelle Batman Bruce parce qu'il voit à travers le masque avec sa super vision. Mais il est incapable de voir la bombe dans le fauteuil du cul-de-jatte, parce que ça rajoute une scène pleine de drama.
Sacrifions la logique élémentaire sur l'autel de la facilité.
Et puis cette pseudo-réflexion sur la puissance des héros et toutes les phrases qu'on nous sort sur la dangerosité du pouvoir ... A la manière de ces filles qui mettent des lunettes carrés sans en avoir besoin pour faire genre, le film essaye d'avoir l'air intelligent. Essaye seulement, parce qu'on touche bien vite aux limites, et comme l'a dit l'Oncle Ben : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Voilà. La conclusion résumée en une phrase. Bravo.
Je pourrais m'éterniser trrrrrrrès longtemps encore, mais ce serait un peu à l'image de cette magnifique scène ou Superman se jette dans le puits pour chercher la lance en kryptonite et ressort en flottant comme un poisson mort (alors qu'au lieu de tenter le suicide il aurait pu prendre Batman d'une main et le lancer dedans en lui disant de la ramener), ce serait carrément vain et inutile.
Vous et moi, on sera toujours là demain, à bouffer du fan-service dans un film qui ne tient pas debout, juste pour voir les adaptations de nos héros favoris, peu importe la qualité du bousin, avec l'espoir que cela soit réussi.
Pour deux merdes innommables ont a un film potable, triste constat.