Icônes de la pop culture, Batman et Superman représentent l’image même du concept de super-héros. Après un certain nombre d’adaptations cinématographiques et télévisuelles des comics dédiés à ces deux personnages de DC Comics, ces derniers, avec la Warner ont décidé de mettre sur les rails un projet que beaucoup de fans attendaient : Batman V Superman.
Contrairement au bashing incroyable que le film et le réalisateur, Zack Snyder, ont pu subir depuis sa sortie, Batman V Superman, n’est pas un mauvais film. Cependant, cette nouvelle production DC est emplie de défauts que nous allons voir ça de près.
Remettons donc les choses dans son contexte : La Warner, voyant Marvel Studios filer de succès en succès avec l’univers cinématographique Marvel initié en 2008 avec le premier Iron Man, s’est mis à mouliner sévère pour tenter de rattraper les Avengers et lança en grande pompe son projet d’assembler un univers cinématographique DC, avec à sa tête la Justice League, Man of Steel posant la première pierre de l’édifice.
DC Vs Marvel
Et c’est à ce moment précis que le Batman V Superman s’est transformé en semi-échec : voulant rattraper Marvel, DC et Warner ont tenté de mettre le plus de choses possibles dans le film, choses parfois hors sujet voire pénalisantes pour les non-initiés au comics. Ici se trouve le premier et principal défaut de Batman V Superman : son contenu. En 2h, le film se s’attelle pas uniquement au sujet du film, qui est l’affrontement entre les deux héros, mais essaie tant bien que mal de poser une mythologie, un immense background. Chose que Marvel avait réalisé aussi, mais étalé sur 6 films, et en perpétuelle expansion, contribuant à sa cohérence et en évitant la saturation. Avec toute cette masse d’information, le scénario initial s’est vu considérablement alourdi et handicapé, sacrifiant la narration sur l’autel du fan-service. Ajouté à un montage erratique et incompréhensible dans sa première heure pour toute personne n’ayant jamais ouvert un comics, Batman V Superman devient ainsi confus, brouillon et pataud. Zack Snyder n’est donc évidemment pas le responsable. Le projet même à la base, et les désirs des producteurs sont essentiellement à la source de cet échec. J’accuse.
Zack le pieux
Cependant, même à Gotham, tout n’est pas sombre. Le film traite de sujets assez innovants pour un film de ce genre et surtout approche une thématique depuis longtemps désirée : la place du surhomme au sein des hommes. Des dieux parmi les mortels. Fraicheur. Le casting est quant à lui globalement très réussi : nous retrouvons ainsi majoritairement les acteurs de Man Of Steel, avec un Henri Cavill toujours plus convaincant en Superman (le meilleur jusqu’à présent ?) et s’ajoute quelques nouvelles têtes avec bien entendu le très attendu au tournant : Ben Affleck en Batman, qui joue ici un justicier sombre, brutal, presque bestial. Un régal et probablement la meilleure vision (mais aussi la plus juste par rapport au comics) de l’homme chauve-souris au cinéma. Bravo Ben. Point négatif en revanche pour Jesse Eizenberg, sur-jouant à l’excès, et tentant un Lex Luthor ascendant Joker. N’est pas Heath Ledger qui veut. Enfin, le spectacle est grandement au rendez-vous en seconde partie de film, avec des batailles et scènes d’action absolument épiques et dignes de la puissance des personnages mis en scènes. Certains y verrons un trop plein d’images et de son, mais après tout, ils ne sont pas là pour jouer à la belote non plus.
Pour conclure, Batman V Superman est sans nulle doute une excellente adaptation de comics, confirmant une nouvelle fois le talent de Zack Snyder à retranscrire fidèlement les visions dessinées d’illustrateurs et conteurs de talent (Souvenez-vous : 300 et Watchmen, c’était lui !). Mais c’est sans nul doute un film fait pour de mauvaises raisons et pas de la bonne manière. Il s’agira de voir prochainement, avec l’arrivée des prochains héros DC (Wonder Woman, Aqua Man…) si le jeu en valait la chandelle.