L'Affaire Nairomi
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Film DTV (direct-to-video) de Zack Snyder (2016)
Je poursuis ma rétrospective du DCEU avec son second opus, toujours signé Zack Snyder : Batman v Superman. Que j'ai pour l'occasion découvert dans sa version longue, cinq ans déjà (!) après sa sortie cinéma. Alors mes souvenirs de mon premier visionnage (dans sa version ciné, donc) ne sont certes plus de la première fraicheur, mais je pense toutefois être en mesure d'affirmer que, non, cette version longue ne transforme (voire "sauve" comme j'ai déjà pu le lire) pas le film : la petite demi-heure de scènes supplémentaires sont les bienvenues mais ne changent finalement pas grand chose au film – qu'elles fluidifient et clarifient un peu – ni à la globale déception qu'il compose.
Après un Man of Steel bâtard mais pas dénué d'intérêt, ce Batman v Superman se prend en effet un peu les pieds dans le tapis – versions ciné comme longue : le film est très gourmand et très ambitieux mais ne s'en offre hélas pas les moyens : après l'origin story Man of Steel, Snyder décide clairement de passer la seconde (et c'est tout à son honneur) mais il le fait très maladroitement : je sens bien qu'il essaye ici de se faire son grand film super-héroïque, adulte, violent et politique (essayant certainement de reproduire avec les personnages éponymes son exploit Watchmen), avec son intrigue faussement complexe voyant un surhomme (Superman/Manhattan) mené par le bout du nez par un génie du mal à la tête de sa firme (Luthor/Veidt) alors qu'un justicier névrosé et violent (Batman/Rorsach) mène l'enquête.
La comparaison s'arrête là, parce que là où le scénario de Watchmen s'avère costaud et passionnant, celui de ce BvS laisse lui vachement perplexe... je n'ai pas tout compris des différents ressorts du plan de Lex Luthor, mais je suis persuadé que, décortiqué, son plan est juste complètement improbable et inutilement compliqué... toute la partie consistant à faire détester Superman de Batman n'a aucun intérêt si c'est de toute façon la maman du premier que tu captures pour l'envoyer buter le second... tu t'en tapes que Batman le déteste ou non si de toute façon tu poses comme postulat que les deux mecs ne vont jamais prendre le temps de discuter comme deux gens intelligents.
Tout ça pour finalement créer un gros monstre ingérable (!) censé se farcir les deux héros... OK... Mais outre le fait qu'il aurait peut-être suffit de commencer par ça, je ne saisis pas bien le projet de créer un truc increvable si tu ne peux pas le tenir en laisse... Sans l'intervention de Sup, Luthor était quand même la première victime de Doomsday, quoi... et même sans ça, il comptait l'arrêter comment ensuite, son abomination, une fois qu'elle aurait buté ses deux cibles... ? C'est complètement con cette histoire... Parce qu'il a tout à perdre, lui, ce guignol...
Sérieusement, ces deux méchants en mousse, quoi... Dans la peau d'un Lex Luthor aux antipodes de ceux de Gene Hackman et Kevin Spacey, Jesse Eisenberg est tout simplement in-Sup-por-ta-ble de ridicule... ce guignol le joue comme Heath Ledger jouait son Joker, c'est juste hors-sujet et terriblement gênant. Mais à un niveau éliminatoire, quoi. Quant à la caution baston, Doomsday, lui est moche et interchangeable... D'ailleurs, la baston finale est nulle comme tout, dix fois moins impressionnante et plaisante que celle de MoS. Et même un peu désagréable pour les yeux lorsque le monstre se met à chier des éclairs par tous les trous. Bref, que ce soit en termes de projet, de charisme ou d'affrontements, le duo de ce BvS souffre bien de la comparaison avec le Zod de Michael Shannon de MoS.
Enfin, pour en finir avec le rayon des trucs qui ne vont pas, citons l'introduction, au détour d'une scène, de trois personnages qui prend vite l'allure de trois petits petits teasers (logos respectifs à l'appui) pour une séquence assez ridicule. Et je ne m'attarde pas sur l'épisode de Martha...
Bref : Batman v Superman, c'est une suite accumulant hélas plus de défauts que son prédécesseur, qui plus est sans en conserver le principal atout... Décevant, donc. Mais pas complètement déplaisant non plus (disons même : hautement supportable), grâce à son univers sympa (toujours), sa direction artistique réussie (une fois de plus) et sa distribution globalement charismatique (moi je valide Ben Affleck en Batman, Gal Gadot en Wonder Woman et Jeremy Irons en Alfred – en plus de Cavill en Superman). Autant de bons ingrédients hélas gâchés par un scénario foireux.
Ceci étant dit, les trois heures passent toutes seules...
Créée
le 9 mars 2021
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