Sans doute est-ce dans l’emportement du plaisir que j’ai noté ce film à 9. Pourtant, je suis convaincu qu’il mérite d’être noté ainsi car il s’agit d’une des meilleures histoires du Batman.
Le graphisme est soigné et les efforts portés par les réalisateurs à donner du corps et de la profondeur aux personnages de Batman et Jim Gordon sont sincères. Batman : Year One, histoire tirée du roman graphique de Franck Miller et David Mazuchelli, est un chef-d’œuvre de narration.
Loin de l’habituel côté sombre des Batman, loin de la foule de gadgets, loin du caractère moral et infaillible du chevalier noir, on découvre un héros qui hésite et tâtonne et qui ne demeure qu’un homme sous le costume qu’il tente de vêtir. Le côté journal de bord croisé avec la vie de Jim Gordon est une idée pertinente. On découvre ainsi un lieutenant Gordon qui lui aussi n’est qu’un homme, avec ses forces et ses faiblesses.
Dans l’ensemble le caractère très réaliste, quasi documentaire, montrant l’humanité, la fragilité et l’évolution sereine mais certaine des deux héros, est un choix pertinent. Aussi, le rythme paraîtra quelques fois un peu lent.
On appréciera les références répétées à l’art américain contemporain, notamment la scène du baiser renvoyant à l’œuvre de Roy Lichtensein ou le tableau d’une vue sur le bar en référence à Hopper ; bar nommé le Hopper d’ailleurs…
Entre clins d’œil et références, on perçoit la construction des deux personnages cultes en devenir. Un film d’animation qui montre avec brio les origines balbutiantes de la chauve-souris et du commissaire Gordon.
A découvrir d’urgence.