On rentre très vite dans ce film. Au début, pas de place pour les fioritures, quelques minutes dans un car scolaire de collégiens où ils se font tous endormir par somnifère et hop, réveil sur une île et la compétition de la survie commence : ils doivent tous se tabasser, se flinguer, se canarder, se poignarder (chacun a reçu une arme au hasard) jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Que le meilleur gagne! leur lance Kitano (rôle sur mesure pour le vieux briscard). Donc une efficacité et une descente dans la violence sans intro qui nous change des rythmes européens, hollywoodiens ou bollywoodiens. Ensuite on alternera entre charcutage et mièvrerie toute japonaise mais qui fonctionne étonnament bien dans ce film. Kinji Fukasaku n'en est pas non plus à son coup d'essai, en septuagénaire qui a roulé sa bosse dans le yakuza-eiga et qui pond une oeuvre on ne peut plus adolescente. Parce que c'est bien dans les portraits de ces ados qu'il trouve le ton juste et opère mine de rien un miroir intéressant de la société japonaise. Après il ne faudra pas non plus chercher des réflexions philosophiques sur la violence. On est pas dans la masturbation intello mais plus dans de la... "masturbation de la violence", là au moins, pas de lézard, en bon film de série B, c'est avoué et assumé.