Sous la contrainte
Je ne connais vraiment pas grand-chose au cinéma philippin à côté de Brillante Mendoza et Lino Brocka dont c'est le troisième film que je vois après "Insiang" et "Manille : Dans les Griffes des...
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le 5 déc. 2021
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Un employé d'une imprimerie s'engage à ne pas être dans le syndicat qui va se créer en échange d'une aide financière pour les médicaments de son épouse sur le point d'accoucher. Son bébé étant né prématuré, les frais hospitaliers ainsi que ceux pour les médicaments s'accumulent, et il s'allie avec d'anciens amis voyous afin de cambrioler la maison de son patron.
Le cinéma de Lino Brocka est une découverte majeure de ces dernières années avec deux très grandes réussites ; Insiang et Manille. Bayan ko (qui signifie Mon pays) s'inscrit dans la droite lignée, avec un ton résolument engagé, celui d'un homme qui est acculé face aux dettes et est prêt au pire.
On sent que c'est un cinéma sous urgence, mais qui montre la terrible situation économique des Philippines, où les plus modestes vivent dans des taudis, avec des planches de bois comme murs, et dont leur vie est un cauchemar, qui plus est quand ils ont (ou veulent avoir) des enfants.
D'où la grande émotion qui parcourt le film, plus particulièrement dans le jeu de Phillip Salvador, un employé sans histoires, qui accepte de travailler comme un forcené sans broncher parce qu'il n'a pas le choix. On voit bien qu'il est d'une grande gentillesse, sans doute à fleur de peau quand il est éméché, mais pressé par sa situation, et surtout quand sa femme, qui travaille aussi dans l'imprimerie mais en tant qu'intérimaire, lui annonce que pour la troisième fois (les deux premières étant de fausses couches), elle est enceinte. c'est plus une panique qu'une réelle émotion qui se lit dans ses yeux. Comment payer les frais médicaux ? Comment nourrir ce futur enfant alors qu'à deux ils joignent à peine les deux bouts ?
C'est sans doute une réalité dans un pays aussi pauvre que les Phillipines que raconte Lino Brocka, avec quelques moments forts, même de tension, jusqu'au final réellement émouvant. Malgré la nature engagée et sociale de l'histoire, qui lui a valu une interdiction de sortie dans son propre pays, Bayan ko est avant l'histoire d'un désespoir.
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Créée
le 26 déc. 2021
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