Youth in Revolt

Appelé en fait Youth in Revolt mais saccagé comme toujours par des traducteurs français qui auront la gentillesse de ne jamais croiser mon chemin sous peine d'insultes, voir de coups de pieds dans la face, Be Bad ! est une comédie bien plus intelligente que le laisse entrevoir la bande-annonce. Racontant les mésaventures d'un jeune homme en proie à une vie complètement désastreuse malgré son fort intellect, qui tombe amoureux de la fille de ses rêves et qui pour la conquérir va s'inventer un alter ego maléfique, Be Bad ! est emprunt d'une grande tendresse propre aux années adolescentes. On y perd sa fragilité, son innocence et on se méprend dans un tas de bêtises plus ou moins chaudes juste pour contenter nos hormones. Nick Twisp est à fond dedans et son double diabolique François va tout faire pour l'empêcher de revenir à sa vie misérable.

Be Bad ! est intelligent, tout autant que ses textes récités de façon soutenue tout au long du film. Les acteurs jouent et parlent comme on écrit un roman des siècles passés. Les blagues sont fines et tout ce joli parlé met en exergue chaque insulte, chaque propos vulgaire pour choquer ou rendre hilarantes des situations totalement rocambolesques. On rigole mais pas seulement, puisque l'histoire d'amour qui sert de scénario à Be Bad ! est très romantique et devrait faire craquer les coeurs les plus fragiles. Il y en a vraiment pour tous les gouts. Même les fans de Ray Liotta le redécouvrirons dans un role complètement dingue de flic pourri et profiteur.

Réussir à passer d'une bande-annonce à la American Pie à un tel niveau d'excellence tient de l'exploit et je suis ravis de voir que Michael Cera, avant de jouer les Scott Pilgrim, sait se renouveler après l'excellent et culte Juno. Franchement navrant dans L'an 1 avec Jack Black (moins que le film, cependant), Michael Cera tient ici encore une petite perle dans sa filmographie qui va en grandissant. Une star est née : espérons qu'elle sache se faire un peu plus désirer et qu'au final, on ne se retrouve pas à regretter de l'avoir encensé.