Ni bien écrit, ni franchement intéressant...

Vous aussi, les profs de français vous ont bassinés avec le grand poète qu'est Guillaume Apollinaire ? Si ce titre noble n'est clairement pas à redéfinir, tant Alcools prouve qu'il est mérité, il ne faudrait peut-être pas oublier la période très érotique de ce cher Guillaume et ces quelques récits forts en scènes hard à vous choquer Familles de France. Que ces mêmes familles le sachent : le livre est vendu à 2 €, dans toutes les bonnes boutiques, en collection Folio 2 € (a mon sens la plus intéressante collection pour petits budgets qui m'ai été donné de voir depuis bien longtemps). Bon, parlons peu, mais parlons bien et voyons voir de quoi parle ce livre.

Concrètement, c'est la vie d'un jeune noble qui va se "faire" (comme c'est joliment bien dit) frères et soeurs, cousins, cousines, servantes et tout le voisinage pour "évoluer". Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'Apollinaire y perd toute sa poésie. On y découvre une lecture crue, beaucoup trop scandaleuse pour être vraiment intéressante et on fini la quelques centaines de pages comme on regarde de façon sporadique les épisodes de la dernière télé-réalité à la mode : juste par curiosité du "mais jusque ou va t'il aller ?". On peut répondre à cela par cette scène ou le fermier trouve du réconfort dans le séant d'une vache qui, bien entendu, lui "bousera" dessus. De la grande poésie, messieurs, mesdames. Merci Appolinaire de nous réapprendre ce qu'est la belle littérature française... ou pas. Le pire étant que ce n'est ni bien écrit, ni franchement intéressant d'un point de vue scénaristique. Un gros ratage, sans doute réalisé à l'époque pour choquer le peuple et jouer les originaux.

Pour la petite histoire, on raconte qu'en fait Appolinaire a seulement retranscrit un livre allemand nommé Kinder-Geilheit oder Geständnisse eines Knaben (Lascivité juvénile ou confessions d'un garçon). En plus d'être crade, Appolinaire fait dans la repompe totale et scandaleuse. Bravo le poète ! Cependant, ne ratez pas ses autres "vraies" oeuvres, qui sont et restent sublimes.