Nous avons tous un film à l’effet "vitamine C". Un coup de blues, et hop ! Un fil d’intrigue, un trait de personnalité, une morale réconfortante ou une scène impeccable nous redonne du baume au cœur en une heure et demie. C'est la magie du cinéma !


Le mien serait alors, sans hésiter, Happy-Go-Lucky, le dixième film du britannique Mike Leigh.


J’ai découvert Mike Leigh à l’occasion d’une rétrospective organisée par le festival du film de La Rochelle, où était projeté son long-métrage Life is Sweet, une comédie familiale loufoque qui m'avait laissé une sensation de malaise marquée. Happy-go-lucky, visionné quelques années plus tard, a donc été une découverte inattendue !


Le film, étrangement traduit en français sous le titre Be happy, esquisse le portrait de Poppy, une institutrice londonienne qui assume pleinement sa joie de vivre et son originalité. Poppy semble répandre autour d’elle sa bonne humeur, bon gré, mal gré. Son optimisme à toute épreuve oscille entre une inconscience comique et une incroyable adaptativité. On lui vole son vélo, elle réagit avec le sourire : « Oh non, c’est pas cool. Bon, ben d’accord, génial. J’aurais au moins aimé te dire au revoir. » Et la journée continue.


En chaque individu réside « un héros caché », a commenté Mike Leigh à Cannes en 2011, lors de la projection du film Another year. L'assertivité de Poopy traduit selon moi cette fascination du réalisateur pour « les gens et la vie de tous les jours ». Car Poppy est aussi une institutrice exemplaire, attentive à ses élèves et responsable. Poppy écoute et comprend, comme elle le démontre lors de sa rencontre avec son étrange moniteur d’auto-école. Poppy est attachée aux enfants, à sa sœur, à ses amies. Elle vit selon ses propres critères de beauté. L’enthousiasme de cette femme éblouit l'écran. Elle veut aider les autres. Et à tout prix. « J’aurais aimé vous apporter du bonheur », affirme-t-elle en saluant Scott, son moniteur d’auto-école exécrable.


L’intrigue, elle aussi, se laisse couler, sillonne jusqu’à disparaître. On perçoit nettement que Mike Leigh imite le documentaire, en jouant avec des portraits entrecroisés de personnages et de scènes de vie ordinaires.


Je ne vous en dis pas plus... Un bijou de bonne humeur, à consommer cinq fois par jour et sans aucune modération ;) !

odreva
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le 18 sept. 2018

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