Vu une fois encore à la Rochelle, Be Happy, film de Mike Leigh, lequel était présent à la projection : little big man passionné et passionnant.
Alors que dire ? C'est un formidable hymne à l'optimisme, à une certaine légèreté souvent caricaturale mais touchante, sous les traits de Sally Hawkins:.
Poppy, institutrice trentenaire, nez en trompette et couleurs flashy, part en guerre contre la sinistrose et le pessimisme ambiants, s'offrant une déclaration d'amour survoltée à la vie qu'elle traverse au pas de charge entre rires, hurlements et engouements fougueux, une tranche de vie qui la voit s'éclater dans un cours de flamenco sauvage ou partir à la rencontre d'un clochard la nuit avec l'enthousiasme et la passion qui sont sa marque de fabrique.
On l'aura compris, le film est drôle et certaines scènes hilarantes, toutefois ne nous y trompons pas : sous la comédie burlesque affleure une réalité qui n'est pas rose tous les jours.
Mais Poppy ne désarme pas: son but, c'est rendre les gens heureux, leur apprendre le bonheur, même et surtout quand elle a à faire à Scott moniteur d'auto-école, vieux garçon coincé, rigide et angoissé, véritable plaie ambulante affublé de tics et de tocs, misogyne en plein désarroi sexuel et affectif qui va lui mener la vie dure, symbole vivant d'une société figée dans ses clivages, mais portrait irrésistible, drôle et tragique à la fois.
Et comme l'écrit joliment Cinélive en parlant de Poppy : " Cette femme en forme d'arc-en-ciel est là pour déverser sur le monde un peu de sa lumière. Une cure de jouvence."
Un film plus engagé qu'il n'y paraît, au trait souvent forcé mais qui déborde de joie, salvateur et optimiste et qui pose le problème du bonheur illustré par une philosophie de l'ouverture aux autres envers et contre tout : n'est-ce pas là le secret finalement ?