There is no god, le pire est toujours possible !
Je n'avais pas vu Rowan Atkinson depuis bien longtemps, et j'aimais beaucoup Mr Bean quand j'étais jeune. Certains le trouveront insupportable, d'autres apprécieront ses grognements, sa tête de con, ses grimaces et son style inimitable. Pour ma part, je suis de la deuxième catégorie, et j'ai plutôt apprécié le film, même s'il aurait mérité un scenario un peu plus fin.
Sans tout vous dire de l'histoire (et même sans vous en dire grand chose), Bean est tellement exaspérant dans son boulot que les Anglais l'envoient pour une mission pourtant importante en Californie, cadeau pour le moins empoisonné pour les Américains ! Le personnage incarné par Peter MacNicol va devoir l'héberger, s'en occuper et quelque peu pâtir de sa présence...
Tout tient dans le personnage de Bean car le scenario est extrêmement prévisible dans ses grandes lignes, même s'il s'autorise ça et là quelques surprises : dès le départ, on comprend que Bean va foutre la merde, que MacNicol va beaucoup souffrir mais que tout va finir par s'arranger. La première partie du film est très drôle, avec une avalanche de gags puis, à partir de trois quarts d'heures, quand Bean a commis l'irréparable, on entre dans un registre plus dramatique où le comique est beaucoup moins efficace. Et il faut bien dire que le retournement de situation est bien peu crédible : Bean est un crétin mais il réussit l'impossible, trouvant une solution, et sans se faire griller ! Pas crédible pour un sou, mais bon, c'est ce qu'on attendait quand même !
Sans Rowan Atkinson pour lequel le scenario est manifestement fait sur mesure, ce film serait absolument lamentable. Lui seul est sans doute capable de rendre possible l'existence d'un personnage totalement improbable. Un abruti qui parle la plupart du temps par borborygmes, un farceur peu futé qui croit pourtant avoir des idées lumineuses (du genre faire semblant d'avoir un flingue dans un aéroport américain ou faire cuire la dinde au micro-onde). Les scénaristes s'adaptent à Atkinson et nous servent quelques idées à la con qui m'ont bien fait rire, comme une des premières du film, quand on voit Bean prendre son p'tit dej à la va vite car il est en retard (SPOIL : pour gagner un peu de temps pour la café, il ingère le nescafé, puis du lait, de l'eau et il mélange le tout dans sa bouche... C'est nul mais néanmoins très drôle parce que c'est Atkinson qui le fait).
Bref, un personnage qui dépasse tout ce qu'on aurait pu imaginer. Avec un physique et des mimiques pour le moins particulières ! Certes, ce n'est pas toujours du haut niveau ni même très drôle, Atkinson en faisant parfois un peu trop, mais le film apporte quelques situations cocasses ou savoureuses qui m'ont bien fait rire. D'autant plus qu'on voit certains gags venir à l'avance, et qu'on se dit : « non, ce n'est pas possible, il ne va pas le faire ». Et pourtant...
Bean est donc un film sympathique qui conviendra aux fans de Rowan Atkinson mais qui déplaira forcément à ceux qui ne peuvent pas le supporter.