Le film raconte les événements de la crise d’Oka ou résistance de Kanesatake, qui a opposé, durant l’été 1990 (11 juillet-28 septembre), pendant 78 jours, les Mohawks au gouvernement québécois, à travers les yeux d’une adolescente de 12 ans, Beans (Tekahentahkhwa), Mohawk, qui rêve d’être avocate. C’est le projet d’extension d’un terrain de golf sur un cimetière Mohawk à Oka (à 50 km à l’ouest de Montréal, sur les rives de la rivière des Outaouais et qui comprend l’enclave Mohawk de Kanesatake) qui a mis le feu aux poudres, les autochtones bloquant le pont Honoré-Mercier (au sud de l’île de Montréal) pour se faire entendre. Cela provoqua l’intervention de l’armée canadienne, à la demande de Robert Bourassa (1933-1996), Premier ministre (1985-1994) du Québec. Le film, émouvant, a aussi un côté documentaire (sans manichéisme) dans la reconstitution des faits (montrant l’incompétence de la municipalité et du gouvernement québécois, oubliant que gouverner, c’est prévoir et anticiper les crises) et montre bien le racisme dont sont victimes les Mohawks (cf. caillassage de la voiture conduite par la mère, enceinte, de Beans avec ses 2 filles) et insultes dans le supermarché). On y retrouve le même esprit que « Même la pluie » (2010) d’Icíar Bollaín (où des Amérindiens Boliviens manifestent contre la privatisation de l’eau.