Pas besoin d'avoir vu Beau-Père de Bertrand Blier pour le juger, l'histoire est super glauque et l'affiche suffit amplement à juger à la fois le film et ceux qui l'encensent.
Car oui, le problème ce n'est pas uniquement qu'un tel film ait été tourné, qu'il soit vu encore aujourd'hui mais aussi qu'il soit encore encensé. Ici, contre le nombre monstrueusement élevé de critiques positives, seules deux critiques négatives, et qui parviennent encore à sauver plus ou moins le film ou l'interprétation de l'acteur !
Alors je me permets de rappeler aux "cinéphiles" de passage que l'inceste est un crime qui concerne deux à trois enfants par classe, que c'est un fléau terriblement répandu et abominable dans notre société, pas suffisamment pris au sérieux visiblement mais qui détruit littéralement la vie (psychique, sociale, et physique) de millions de personnes.
Ce type d'apologie de l'inceste (on ne couche pas avec quelqu'un élevé comme sa fille, avec les rapports de pouvoir et d'autorité qui vont avec, point barre) doublé de l'apologie de la pédocriminalité (il n'y a pas de consentement à 14 ans bordel) fait vraiment partie du problème.
Aussi arrêtons de nourrir nos imaginaires avec ces histoires à la con de nymphettes tentatrices, ce qui à la fin permet toujours de rejeter la faute sur les victimes dans l'esprit des agresseurs, inversion classique de la culpabilité : c'est elle qui tente, elle qui séduit, elle qui désire etc.
Et le langage est important, arrêtez de parler de "tabou" ou de traitement raffiné, prétendument subtil ou tout en pudeur de cette "histoire d'amour impossible": ce n'est pas une histoire d'amour et romantiser la violence ne la rend pas moins violente.
En 2023, il va falloir s'habituer à l'idée qu'on ne sépare pas plus l'homme de l'artiste qu'on sépare un film de la culture du viol à laquelle il participe.