Le sujet ne m'emballait pas, c'est le moins que l'on puisse dire...
Il faut néanmoins reconnaître que c'est vraiment bien amené et bien traité.
Bertrand Blier exploite parfaitement le sujet avec son talent d'écriture. La mise en scène n'est pas en reste, car elle est ici particulièrement soignée. En effet, on peut constater une certaine recherche esthétique dans certains plans.
Les interprétations de Patrick Dewaere et d'Ariel Besse portent également ce film. Dewaere est parfait dans son rôle d'homme tourmenté, perdu entre son désir physique et la morale. Malgré son jeune âge, Ariel Besse fait preuve d'une maturité impressionnante. C'est peut-être là le plus gênant, car Marion du haut de ses 14 ans est le prédateur et Rémi, la proie. Ce dernier semble subir les événements, il est presque présenté comme une victime de la situation et de la volonté de la jeune fille, qui est l'instigatrice. Ceci a tendance à laver l'adulte de sa culpabilité. On peut alors douter du réalisme de cette situation. Une part de responsabilité de Rémi dans les intentions n'aurait pas été de trop ; même si on voit dès le départ qu'il n'est pas indifférent à elle. En définitive, il est difficile de dire si leur relation relève de l'amour ou de l'obsession, puisqu'un lien affectif les unit dès le départ.
Maurice Ronet, bien que beaucoup moins présent à l'écran est également très bon dans son rôle et ses passages sont marquants. Son impuissance face à l'attraction mutuelle des autres protagonistes est assez ironique et pathétique.
C'est indéniable que cela peut paraître choquant, d'autant plus qu'aucun jugement moral n'est porté. Il faut un sacré talent collectif pour arriver à faire passer un tel sujet. Rien que pour cela, c'est un film à voir.