Beau Travail, c'est un peu comme regarder un spectacle de danse contemporaine. C'est très beau, un peu bizarre, mais complétement incompréhensible !
Pourtant, en lisant le résumé de sens critique, on ne peut pas dire que ça ait l'air compliqué. Et pour cause, ça ne l'est pas. Mais on dirait que Claire Denis a volontairement sabordé la fluidité de son récit. Le film semble n’être qu'un enchainement de long plans séquences contemplatifs, de scènes oniriques, de scènes d'entrainement absurdes et de séquences de danse en boite de nuit. Et rien de semble relier ces scènes les unes aux autres. Et surtout, le film ne comporte quasiment aucun dialogue, si ce n'est que la voix-off très littéraire de Denis Lavant. Du coup, dans ses conditions, pas évident de construire une histoire. On sent qu'il y a quelque choses entre ses trois personnages. L'adjudant, le Commandant et la jeune recrue. Mais quoi ? De la jalousie ? De l'amour ? De l'admiration ? De la haine ? Ce sont des trucs que j'ai lu par-ci, par-là, mais en vérité, j'ai surtout vu des hommes torses-nus dans le désert.
Alors, oui, Claire Denis semble plutôt doué pour filmer des hommes torses-nus dans le désert. La photographie est vraiment superbe. On ressent la chaleur du soleil, le sable chaud, les odeurs de sueur, les embruns de la Mer Rouge. C'est vraiment splendide, et c'est bien le seul aspect qui m'a aidé a ne pas sombrer dans les bras de morphées.
Mais pour le reste, si on voulait caricaturer l'archétype du film d'auteur chiant, on ne s'y prendrait pas autrement.