Il y a en gros deux manières de mettre en scène du théâtre classique : la méthode comme-à-l'époque avec perruques et chaussures à boucles, et la méthode moderne. La première, éprouvée par des générations d'artistes et spectateurs, est prudente.
La deuxième est carrément casse-gueule.
Apporter un regard nouveau sur l'oeuvre, tout en évitant de virer au massacre, c'est le grand défi de toute adaptation, et la peur de dénaturer l'original donne lieu à de nombreuses relectures timorées et sans grand intérêt (moderniser une pièce ne se résume pas à mettre tous les acteurs en jeans).
Alors, au lieu de chercher un juste milieu, Joss Whedon fait les choses à fond. Much Ado About Nothing, c'est avant tout un texte, une histoire. Et en se débarrassant des conventions, Whedon trouve un ton bien à lui. Much Ado est une comédie, et on s'y amuse.
Est-ce fidèle à Shakespeare ? Le texte est le même. Est-ce respectueux ? Peut-être pas. Est-ce drôle, émouvant, divertissant ? Sacrément.