Je suis encore loin d'avoir vu toute la filmographie de Bernardo Bertolucci toutefois, de ce que j'ai vu, j'ai aimé! Ainsi, je m'étais réservé la vision de Beauté volée pour mon mois d'août en Italie sachant que le film se déroulait à cette saison et en ce même lieu.


J'ignore si c'est la beauté du paysage alliée à celle de Liv Tyler mais ce film m'a embarquée avec lui comme un pissenlit emporté par le vent.


J'ai apprécié la jeunesse et la naïveté du personnage principal, sa curiosité aussi et ses maladresses bien sûr. Quand elle dort dans le train par exemple et qu'il y a de la bave au bord de sa bouche, quand elle danse seule dans sa chambre avec un casque audio sur la tête, quand elle écrit des poèmes sur des bouts de papier qu'elle jette ensuite (et que ses mots s'inscrivent littéralement à l'écran), quand elle tombe de son vélo et qu'elle s'en va furieuse et humiliée, quand elle pleure au coucher du soleil etc... Tous ces moments sont comme des perles qu'on a envie de préserver, des souvenirs, qu'on a vécu ou non, qu'on se remémore avec une certaine ironie.


Son histoire c'est celle qu'on connait tous, celui du passage de l'adolescence à "l'âge adulte", l'attraction pour la nouveauté, le désir de découvrir, de vivre de nouvelles expériences - le titre italien Io ballo da sola qui signifie Je danse seule, me parait d'ailleurs plus approprié au scénario -.


Cette transition vécue par la jeune femme se fait dans un décor idyllique, en compagnie de personnages qui semblent vivre sur une autre planète (celle des plaisirs sans limite et sans problèmes d'argent) et alors j'ai envie de dire? N'est-ce pas une réalité comme une autre?


Plus récemment on a reproché à Luca Guadagnino, autre réalisateur italien mondialement connu (qui a dû s'inspirer du cinéma de Bertolucci d'ailleurs), de ne raconter que des histoires de personnes privilégiées, en décalage avec la société actuelle. Néanmoins, le cinéma n'est-il pas aussi l'occasion de mettre en valeur les richesses du monde et de choisir la beauté plutôt que la misère? Personnellement, je suis pour une variété des genres et je pense qu'il est bon de parler et de s'intéresser à tout. Peut-être donc que Beauté volée ne plaira pas à ceux qui préfèrent les oeuvres politiques avec un message.


Selon moi, il fait partie d'une catégorie de films qui sont ceux que je classerais parmi ceux qui sont beaux à voir, qui détendent et qui n'ont pas pour ambition première d'éveiller les consciences.


Bon sinon pour revenir à ce qui m'a plu, il y a la bande sonore tout à fait réjouissante avec des chansons formidables d'artistes géniaux soit Portishead, Stevie Wonder, Pino Daniele, Billie Holiday, John Lee Hooker, Carlos Santana, Amadeus Mozart, Charlie Haden, Jimi Hendrix.


Enfin, le casting n'est pas à plaindre non plus avec de grands noms comme Jeremy Irons, Jean Marais, Joseph Fiennes, Rachel Weisz, Stefania Sandrelli etc...


En résumé : telle une caresse sur la joue ou une brise sur les épaules, Beauté volée est une oeuvre idyllique à voir seul(e) ou accompagné(e), idéale si vous avez un besoin d'air, une envie de légereté.

SybilleGuerriero
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Papa au cinéma et Films d'été

Créée

le 14 oct. 2021

Critique lue 169 fois

1 j'aime

Critique lue 169 fois

1

D'autres avis sur Beauté volée

Beauté volée
Nicolas_Potdefer
6

Prise, emprise et reprise

C’est l’histoire de l’attraction des êtres et des chairs, un maelstrom passionnel, une chronique humaine des sentiments, fragile et délicate. Avant Innocent – The dreamers, la suavité des relations...

le 17 juil. 2018

2 j'aime

Beauté volée
Nino-li
4

Critique de Beauté volée par Nino-li

Ça se regarde évidemment parce que Liv Tyler est sublime et que ça sent bon l'Italie en été. On apprécie les discussions intellectuelles des artistes et les décors mais ça reste quand même un film...

le 8 juin 2023

1 j'aime

Beauté volée
SybilleGuerriero
8

Critique de Beauté volée par Sybille Guerriero

Je suis encore loin d'avoir vu toute la filmographie de Bernardo Bertolucci toutefois, de ce que j'ai vu, j'ai aimé! Ainsi, je m'étais réservé la vision de Beauté volée pour mon mois d'août en Italie...

le 14 oct. 2021

1 j'aime

Du même critique

La Carrière d'une femme de chambre
SybilleGuerriero
7

Critique de La Carrière d'une femme de chambre par Sybille Guerriero

Ce n'est qu'en découvrant le titre original sur l'écran de la salle de cinéma que j'ai compris de quel film il s'agissait. Je m'explique : mon père qui est professeur d'italien et donne des cours de...

le 8 sept. 2020

3 j'aime

L'Audition
SybilleGuerriero
6

Critique de L'Audition par Sybille Guerriero

Quelques cinémas indépendants de Paris dont le Champo ont décidé de diffuser quatre oeuvres de jeunesse du metteur en scène tchèque. Connaissant et ayant aimé ses films internationaux, j'étais...

le 6 sept. 2020

3 j'aime

Ad Astra
SybilleGuerriero
7

Le plus poétique des films spatiaux

J'ai vu, à deux films près (La nuit nous appartient et Two Lovers), toute la filmographie du réalisateur. Le plus étonnant dans tout cela c'est que je ne suis même pas une fervente admiratrice de ce...

le 12 mars 2020

3 j'aime

2