Ce n'est qu'en découvrant le titre original sur l'écran de la salle de cinéma que j'ai compris de quel film il s'agissait. Je m'explique : mon père qui est professeur d'italien et donne des cours de cinéma, l'avait montré à ses élèves il y a quelques années et je me souviens qu'il m'en avait parlé en m'expliquant que les telefoni bianchi est un genre cinématographique transalpin en vogue sous la dictature fasciste.
Avec ce film, Dino Risi, qui est un réalisateur connu pour tourner en dérision la société italienne, fait un pastiche de ce genre des "téléphones blancs".
Le titre français s'explique par l'intrigue qui est centrée sur une femme de chambre dont on suit le parcours sur vingt ans (de 1930 à 1950).
Par le biais de son histoire, Risi réalise une fresque sur l'Italie de l'époque en portant un regard à la fois comique et accusateur.
Interprétée par Agostina Belli (qui a obtenu le Prix David di Donatello pour son rôle), cette femme de chambre a beau être naïve, elle nous touche et nous émeut.
À ses côtés, Vittorio Gassman, qui s'amuse à jouer un acteur charismatique et stéréotypé, réussissant aussi bien à nous impressionner qu'à nous le faire prendre en pitié et Ugo Tognazzi, excellent dans un rôle peu valorisant.
Si j'ai été moins intéressée par la deuxième partie du film qui est plus politique, l'ensemble est, encore à ce jour, révélateur de la culture italienne et réussit toujours à nous faire rire malgré le temps passé.