Jamais lu la BD, si peu entendu parler, je partais de loin en allant voir le dernier film de Bruno Podalydès. Si je suis allé voir Bécassine, c'est bien plus par sympathie pour le réalisateur que pour le personnage breton. Et parce que l'affiche est tout de même réussie avec ses jolies couleurs.
Un film de Podalydès, c'est pour moi la perspective d'un film avec un minimum de poésie, un minimum de burlesque et un minimum de tendresse. Je n'adore jamais ses films mais je passe généralement un bon moment devant eux grâce à des acteurs qu'on aime, des dialogues qui sonnent en général juste et ce regard particulier qu'il pose sur l'existence.
Avec Bécassine, cette candide paysanne, les ingrédients étaient réunies pour accoucher d'un film riche et le début est gentiment enthousiasmant. On découvre l'enfance de Bécassine avec deux trois gags réussis, une dent arrachée, les parents qui ronflent dans leur soupe, un coq qui chante la marseillaise, tout ça fonctionne plutôt bien.
Puis Bécassine grandit, elle veut voir Paris. Elle quitte son village et s'en va droit vers l'inconnu mais ce qui aurait pu être un chouette road trip décalé devient en fait une comédie tiède et bien trop mièvre. Bécassine ne partira jamais, elle se met au service d'un gentil couple de bourgeois en devenant leur nourrice, et toute la dynamique entamée par le début du film disparaît.
Jusqu'à la fin, le film ne sait pas sur quel pied danser. D'un côté, il y a une envie de comédie avec des gags éparpillés et quelques bonnes idées de récit. De l'autre, la plus grosse partie, un film sentimental de cette femme qui s'éprend d'un enfant au milieu d'une galerie de personnages à moitié invisible. Les enjeux disparaissent, on stagne dans la grande maison du marquis du village pendant qu'un troubadour séduit et arnaque les richissimes mais benêts propriétaires.
Bécassine vivote à côté, elle conçoit des inventions... On se contrefout malheureusement de ce qui se passe dans la maisonnée, la promesse et l'inventivité du début du film s'éloignent à mesure que le film avance. Malgré la troupe d'excellents acteurs, on s'ennuie poliment en attendant la surprise qui ne viendra finalement jamais.
Bécassine n'est pas désagréable, c'est un film mignon jusqu'au point où il devient mièvre. Un film papi gâteau quoi.