As I lay dying
Il aimerait que son heure vienne, que la vie le quitte enfin, lui qui ne désire que cela, lui qui a perdu le goût de vivre suite au départ d'un amour mais voilà : Richie ne parvient pas à se suicider...
le 27 févr. 2017
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Petite gourmandise passée inaperçue par chez nous (et recommandée par Veather, qu’il en soit ici remercié), Before I disappear est l’extension d’un court métrage oscarisé qui permet à son réalisateur/comédien/scénariste des débuts qui font penser à ceux de Zach Braff dans la merveille Garden State.
Soit une comédie savoureusement charbonneuse, où se mêlent plusieurs influences, par l’humour un peu acide de Hal Hartley et son Trust Me, portrait d’un loser total qui finira forcément par déclencher de l’empathie, notamment à la faveur d’un babysitting forcé sauce Nick Hornby dans A propos d’un gamin, voire Alice dans les villes.
Before I disappear commence comme Oslo, 31 aout, par le projet convaincu d’un suicide, avant de jouer la rupture de ton par une série d’aiguillages plus ou moins crédibles qui vont transformer les 24 heures à venir du protagoniste en dédale absurde et hallucinatoire. Sur cette trame très proche du poétique After Hours de Scorsese, Shawn Christensen compose une partition douce-amère souvent assez attachante : méandres d’un adulescent en perdition, drogue, rupture amoureuse, adieux au monde et confrontation à ce que ce dernier exige de lui sont les pulsations d’une vaste danse qui se veut résolument lyrique.
Car le film mise avant tout sur sa forme, qu’on pourrait considérer comme inutilement clinquante si elle ne faisait pas aussi souvent mouche, en dépit d’une intrigue finalement un peu trop gentillette. Très clipesque, la mise en scène est ostentatoire et concentre tout ce que le premier film peut avoir d’ambition : vastes mouvements, travellings circulaires, hallucinations poétiques, décrochages temporels, ralentis abusifs, autant d’épiphanies visuelles données au rêveur qui traverse un monde qu’il a prévu de quitter. C’est souvent joliment fait, à l’image de cette soirée masquée dans un couloir aux sons du Five Years de Bowie, ou de la comédie musicale s’emparant des joueurs d’un bowling.
Christensen connait (un peu trop) ses classiques, et l’ensemble peut paraitre un peu scolaire par moments : les citations musicales éculées (Le duo des fleurs de Lakmé, Carmen), le petit tribu 7ème art (la projection totalement gratuite du Mécano de la General au beau milieu d’une soirée underground). On lui pardonnera cet excès de zèle, notamment grâce à son sens du rythme et sa direction d’acteurs (la sœur et la nièce, excellentes) qui donnent une véritable épaisseur à son exercice de style.
Le feu d’artifice formel est tel qu’il laisse une crainte, celle de voir un auteur émergent qui aurait brulé toutes ses cartouches à la première salve. Espérons qu’il n’en est rien, car c’est un cinéaste qu’on pourrait avoir du plaisir à retrouver.
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Créée
le 4 mai 2016
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