Deux inconnus s’abouchent dans un train. Ils tombent immédiatement amoureux, mais cela ne peut durer que jusqu’à l’aube.
Moi qui abhorre, d'ordinaire, les bluettes lénifiantes, il me fut impossible de ne pas apprécier ce film. Il faut dire que le scénario est d'une perspicacité rare. Les dialogues, aussi ciselés que du Woody Allen, fusent avec une vivacité et un naturel confondants lors des péroraisons. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette romance qui prend son temps, mais ne lasse jamais. Le métrage nous plonge dans une nuit magique et hagarde, celle que vont vivre les deux protagonistes, un Américain et une Française qui se rencontrent par hasard dans un train en Autriche. Ils vont passer la nuit ensemble à déambuler dans les rues de Vienne. La capitale européenne, sublimée par la photographie, devient un personnage à part entière. On se laisse emporter par la beauté de ses monuments, de ses ruelles, de ses cafés. On a presque l'impression de visiter la ville en même temps que les protagonistes. L’œuvre a été réalisée avec un budget exigu, ce qui n'enlève rien à sa qualité. L'authenticité des interprètes y est pour beaucoup. On croit à leur rencontre, à leurs sentiments. On a envie de les suivre dans leurs pérégrinations nocturnes. Bref, Before Sunrise est un métrage sur l'amour, sur le hasard, sur la vie. Il nous montre qu'il suffit parfois d'une rencontre pour que tout bascule. C'est un film qui donne envie de croire en l'amour, même quand on est de nature cynique.