Assez d'accord avec l'ensemble des commentaires que j'ai pu parcourir ici et là... Purement et simplement expérimental cet objet filmique nous entraîne dans les tréfonds d'une poésie païenne pour le moins désarçonnante : au gré d'un Noir et Blanc saturé n'étant pas sans rappeler l'esthétique indus d'un Tetsuo ou d'un Chernozem ce bien-nommé Begotten enchaîne les visions rituelles, viscérales, telluriques...
Peu évident de discourir au sujet du film de Edmund Merhige, tant sa dimension expérimentale en régit pratiquement l'intérêt et/ou non l'adhésion ; une connaissance préalable des cultes profanes et religieux intrinsèques au contenu narratif du métrage s'avère certainement nécessaire pour se livrer à une critique analytique conséquente et constructive de Begotten...
Quelques mots sur mon ressenti : l'impression d'un choc en forme de fatras pas toujours digeste mais fascinant, jouant sur les altérations visuelles ( stroboscopie, voilages, scintillements, stries...) et les paysages sonores atmosphériques ( Eraserhead surtout, Tetsuo encore résonnent entre nos deux tympans...) ; une texture formelle très prononcée doublée d'un récit peu lisible, jouant sur un floutage factuel des figures ignoblement représentées par Edmund Merhige. Un jusqu’au-boutisme stylistique indiscutable, qui laissera plus d'un spectateur sur le bas-côté mais qui ravira les adeptes d'expériences extrêmes et atypiques...
Pas toujours étranger à l'ennui ni à la redondance Begotten est donc un morceau de cinéma underground très racé, morbide et artistiquement cohérent. Une curiosité à découvrir.