D'une première séquence des plus glauques et connues du septième art, Begotten s'annonçait comme une véritable œuvre expérimentale dérangeante. Derrière une technique de captation en noir et blanc, qui ne rend l'ensemble que plus insalubre - et putride - il enchaîne les scènes de chairs meurtries, violées, et dépecées en un maelström de plans par moment stroboscopiques. Malgré une bande-son répétitive de bruits de criquets, battements de cœur et clapotis des eaux, sensée accentuer la dimension malsaine, le long-métrage se révèle pénible à suivre et à essayer d’interpréter. Car les tons grisâtres s'entremêlent souvent en un fouillis indéchiffrable, véritable test de Rorschach pour le spectateur, des propres dires du cinéaste. Probablement choquant pour l'époque, du fait de son imagerie cradingue, le propos de Begotten est incompréhensible sans explication extérieure. Ainsi, tout son mysticisme sur la Genèse laisse finalement place à un spectacle grotesque de figures encapuchonnées excitées, très loin de valoir son quart d'heure d'ouverture qui, lui, est incontournable.