"Beignets de tomates vertes" marque autant par son titre original que par sa justesse émotionnelle. L'histoire est tout bonnement touchante : Evelyn, femme qui s'ignore au sein de son couple où le mari porte largement la culotte, écoute avec attention le récit de vie d'une vieille dame. Evelyn apprend ainsi à connaître Idgie et Ruth, deux femmes ayant vécu dans l'apogée de la ségrégation et de l'idéologie raciale, tenant un café où des "colored", pour l'époque, travaillent. Idgie et Ruth, amies de toujours, se débattent ainsi contre le Ku Klux Klan, le mari machiste et ultraviolent de Ruth, et bien d'autres péripéties... Des rebondissements émouvants
lorsque l'on pense que la vieille dame est morte ou que Ruth demande à ce que Idgie lui raconte une histoire pour la distraire le temps de mourir
, nous sommes en plein crève-cœur... , de l'action et une enquête à suspens, et beaucoup d'amitié et de tendresse, tel est le merveilleux mélange qui fait de " Beignets de tomates vertes " un chef-d'œuvre. Le titre s'explique dans le film car (
il s'agit du plat dont raffole la vieille dame, en fait Idgie, car cela lui rappelle la première fois où Ruth s'est exprimée comme femme et a même tenu tête à un homme
), une marque de plus d'un scénario tiré d'un livre brillant, qu'on aimerait déjà feuilleter. Un final en grande leçon de vie, une complicité intergénérationelle, et un véritable chant d'amour aux femmes qui concluent un film bouleversant sans tomber dans le tragique larmoyant. Un parfait équilibre. À voir absolument pour la beauté de la leçon...