Bel Ami, par le Macchabée Galant.

C'est avec, je ne peux le nier, un certain a priori que j'ai décidé de regarder ce film. Bel Ami, adaptation britannique du chef d’œuvre littéraire du même nom, du célèbre auteur à la plume pessimiste: Guy de Maupassant. Pas que je prône le nationalisme artistique, néanmoins cela fait mal au coeur de voir une oeuvre française aussi réputée que celle-ci sous le joug des caméras anglaises. Où est la prose sans coeur de George Duroy de Cantel ? Certes, l'accent british sur les prénoms français à une classe inégalable , or, il est très gênant de découvrir ce film dans une langue qui n'est pas celle de Molière...

Une fois que je m'y suis fait, j'ai regardé le film le plus attentivement possible. Tout d'abord, c'est un casting féminin époustouflant que l'on ne peut pas rater: Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et Christina Ricci. Ces "Madames", splendides et sournoises, incarnent avec perfection les personnages imaginés par Maupassant. Celui qu'on attendait au tournant, c'était bien évidemment Robert Pattinson, particulièrement connu pour avoir incarné au cinéma the "Edward" de la saga Twilight.Très controversé depuis que sa carrière d'acteur a décollé, il doit faire ses preuves pour chasser l'image du vampire adulescent afin d'affirmer son réel talent.

Pour ma part, n'ayant pas pu terminer un épisode de la saga Twilight en parti à cause de sa prestation qui me donnait une horrible envie de tuer toutes les personnes aux alentours pour me venger de m'avoir fait visioner un tel navet, je dois avouer avoir été assez surpris, dans le sens positif du terme. Robert Pattinson est, certes, très loin d'être un acteur accompli, il laisse apercevoir quelques dispositions dans des excès de colère très crédibles et dans des scènes de désinvolture et de luxure qui ne manquent pas de gueule.

Cronenberg l'a d'ailleurs bien senti chez le jeune homme en lui donnant une place un or dans son film Cosmopolis, que je ne tarderai pas de voir.

L'ambiance du film est assez fidèle au Paris du XIXe siècle. Les costumes sont magnifiques, les lieux également, et néanmoins le rendu n'est pas aussi bon. Declan Donnellan et Nick Ormerod sont des hommes de théâtre, et cela se sent. Des plans pas toujours très bien étudiés, une absence de technique lumière, et un scénario qui, bien qu'intéressant dans le sens où il casse le côté vieux jeu et conformiste en amputant notablement l'intrigue politique de l’œuvre de Maupassant , reste très platonique et parfois même ennuyeux.

Je ne peux que vous dire qu'heureusement il y a les femmes dans ce film. Uma Thurman qui interprète Madeleine Forestier est impeccable, faussement passive et intelligente; Thomas est de marbre, comme à son habitude, éperdue et bouleversée; quant à Christina Ricci, elle est tout simplement parfaite et est, selon moi, celle qui relève vraiment ce film.

Espérons que les réalisateurs apprendront de leurs erreurs (cela restait tout de même un premier film) et prions pour avoir la chance de voir un Robert Pattinson plus décadent et plus cinglant, peut-être.