Béliers, c'est d'abord une histoire dont on a du mal à croire que ça puisse donner un film valable : deux frères quinquagénaires qui ne se sont pas adressés la parole depuis des décennies se prennent la tête à cause d'une histoire de moutons.
Mais ça fonctionne !
Nous voilà donc catapultés au fin fond d'une vallée islandaise où précisément les moutons sont rois et font même l'objet d'un concours de beauté annuel. Si, si ! C'est à cette occasion que nous faisons connaissance avec deux véritables trolls hirsutes, Kiddi et Gimmi, qui témoignent moins d'amour à leur frère qu'à leurs bêtes à cornes dont ils sont véritablement frappadingues.
Sauf que les choses se gâtent lorsqu'une épidémie de tremblante s'abat sur la vallée avec à la clé la menace d'un abattage général entre autres des cheptels des deux frangins...
Le film de Grimur Hakonarson joue sur tous les registres inattendus que lui offre son scénario : des paysages au charme austère mais remarquablement filmés, du suspense - mais que vont devenir ces braves moutons ? - de l'humour - avec un coup de coeur pour le chien facteur - et un portrait psychologique tout en finesse des deux frères dont l'apparence d'ours mal léchés laisse place au fil des scènes à deux personnalités assez attachantes.
Le final qui réunit comme en un ventre maternel les deux frères séparés est un beau et authentique moment d'émotion cinématographique.
Personnages / interprétation : 9/10
Histoire / Scénario : 7/10
Mise en scène / réalisation : 8/10
8/10