Sorte d'expérience visuelle arty  venue d'ailleurs, ce **Kanashimi No Belladonna** -du cinéaste Japonais **Eiichi Yamamoto**- nous emmène dans un maelstrom visuel incroyable. 
Ne connaissant absolument pas le travail de cet homme, je n'en fus que plus soufflé!
Narrant l'abandon d'une femme à la cause du Diable -

suite au fameux « droit de cuissage » exercé par le Seigneur et au désintérêt croissant de son compagnon envers elle, alcool aidant


-Yamamoto explore la Chrétienté dans son imagerie iconique et ses sombres travers.
Il est d'ailleurs intéressant qu'un Oriental né d'une culture complètement différente de la notre, ai su aussi bien manier nos codes visuels et historiques.
C'est un peu comme si un français pure souche, s'essayait à reproduire les codes Japonais (oops, on me dit dans l'oreillette qu'un certain Luc Besson et son pote Gérard Krawczyk, ont déjà tentés de le faire...)!
Mais ne mélangeons pas les diamants et les graviers, voulez-vous!


Alternant des images animées et de long panoramiques sur toiles ( aquarelle, fusain...) représentant diverses actions des personnages -le tout enrobé par une musique mélancolique de Masahiko Satoh- Kanashimi No Belladonna s'inspire librement de l'essai de Jules Michelet-La Sorcière- et dépeint des situations renvoyant à la période de l'Inquisition au mythe des succubes, aux mœurs seigneuriales, au travers d'une histoire d'amour tragique et poétique.
Utilisant souvent des dessins fixes, le métrage se pare aussi d'autres instants animés, assez suggestifs.


Les diverses scènes en découlant sont un ensemble d'influences variées, allant de l'Art Nouveau à une esthétique naïve et psychédélique, en passant par une iconographie rappelant les cartes de tarot. 
Je dois avouer que ça sort de l'ordinaire et que cette manière de faire pourra en rebuter certains. Dans mon cas, ce fut comme une bouffée de fraicheur (vieille de 43 ans, quand même...) et j'ai été touché par cette triste romance, non pas via le traitement scénaristique (quoique...) mais par cette mise en image originale (du moins, pour moi) qui ne peut que créer deux camps: ceux qui adoreront et ceux qui détesteront.
A vrai dire, je ne sais pas s'il est possible qu'il y ait une demi-mesure, concernant cette œuvre...
Anyway, retournons à nos moutons:
Nous y assistons donc à quelques scénettes assez graphiques

principalement les scènes de viol et d'exécution


d'autres sont extrêmement morbides


le passage magnifique et funèbre, traitant de la Peste Noire


et même poétiques


les moments illustrant l'amour, le désespoir ainsi que l'exécution de Junne sur l'incontournable bûcher final


).


Il en émane une aura envoûtante en diable (…) et un cachet à nul autre pareil (du moins, à ma connaissance).


Il est à noter que l'érotisme de l'ensemble n'est jamais graveleux, mais penche plutôt vers une certaine poésie visuelle (bien que le Diable en lui-même ait une apparence phallique on ne peut plus réelle!)...


Œuvre invisible durant une très longue période (quelques projections cependant, lors de certains festivals), Kanashimi No Belladonna a ressurgi dans les années 2000 au Japon (via une édition DVD) avant d'être restauré par Cinelicious (une société de distribution US) pour une ressortie ciné en 2016.

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le 20 juin 2016

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The Lizard King

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