Ce film du début années 70 sent la redescente de LSD à plein nez. La grosse redescente, celle qui met mal et qui fait tourner la tête une dernière fois en envoyant quelques images éparses, surréalistes, au cerveau.
Le monde aussi avait la gueule de bois. Les conflits, la guerre froide, le japon en pleine reconstruction. Nagasaki, c'est quand même autre chose qu'une cuite au Vesper.
Alors voila, tout ça, ça donne Belladonna. Conte macabre ou la mort côtoie l'amour, et le sexe. Surtout le sexe. C'était une période de libération sexuelle, une période d'orgie.
Ce n'est surement pas un conte pour enfant. Mais pour qui alors? Pour quelques junkies, le buvard scotché sous la langue? Non monsieur. Ce film est la pour l'art, pour montrer ce que ca donne quand un cerveau explose tant il est plein d'imagination. Et il a giclé partout, en mille et une couleurs, sur les crayons, sur les feuilles, sur l'aquarelle, sur la poitrine de Jeanne, sur le sexe de tous. Sur nos conscience, et notre vision de l'art picturale.
Parce-qu'ici, c'est de ca dont il est question, de dessin. Tantôt fluide, tantôt figé, ou des voix et des dialogues viennent se superposé. Du crayon, de l'aquarelle, de la pastelle, il y a de tout, pour tout les gouts. Le dessin prend vie sous nos yeux. Mieux, il prend forme. Les traits s'allongent, se créent à l'écran pour donner vie à la Belladonna, et à Jeanne, icone sexuelle, femme dévorée par le diable, belle et terrible. Ses traits sont ceux d'une Brigitte Bardot avant qu'elle ne préfère les phoques à la race humaine. Elle est belle, elle est nue, et elle est diablement attirante.
Elle à été violée par le seigneur, à grands coups de crayon et de peinture rouge sang. Mais elle va se venger, ce n'est pas une femme de blockbuster américain, c'est une héroïne, et elle n'a besoin de personne. Du diable peut être, à moins que ca ne soit qu'une partie d'elle qu'elle ne soupçonnait pas.
Jeanne n'est plus pucelle, et sa fleur va faire des ravages. Autant que la peste qui ronge le corps des paysans. Elle tient le monde au creux de sa main, au creux de ses cuisse.
Elle est à l'image des dessins qui l'animent, belle et terrible. Elle dérange.
Ce film aussi dérange. Comme un bad trip. Entre jouissance désirée, et rapport forcé, on ne sait plus ou donner de la tête, et ca fait du bien.
Cette œuvre laisse coi. On ne sait pas quoi en penser, et c'est finalement ce qui fait son charme. Son originalité.