Belle-Fille par pierrick_D_

Louise,quadra parisienne trompée par son mari,pète les plombs et part mener la grande vie en Corse.A peine arrivée à l'hôtel,elle sympathise avec Florent,un type séduisant,et fait la bringue toute la nuit avec lui.Ils finissent ensemble au lit mais quand le lendemain elle se réveille c'est pour constater le décès du monsieur.Les gendarmes débarquent et parmi eux se trouve Anto,le frère du défunt.Puis arrive Andrea,la mère de Florent et Anto,une veuve locale cinglée qui se persuade que Louise est la fiancée tant espérée dont lui parlait son fils sans qu'elle ne l'aie jamais vue.Elle l'accueille chez elle en la considérant comme sa belle-fille,et la nana,soupçonnée par les pandores d'être responsable de cette mort suspecte,préfère jouer le jeu afin d'échapper à la prison.La comédie corse est le nouveau Graal d'un cinéma français à l'agonie.Cadre magnifique et peu utilisé précédemment,moeurs dépaysantes se prêtant aux gros sabots de l'humour continental,perspective pour les équipes de tournage de farniente aux frais du contribuable,tout concourt à se ruer vers ce nouvel Eldorado audiovisuel.On peut se demander pourquoi et comment une telle bouse a pu être imaginée et projetée sur les écrans mais la réponse est simple:se faire du fric sans se fatiguer,ce qui est en somme l'ambition de toute personne normalement intelligente.Mais comment qu'ils font les gars pour financer de pareilles escroqueries?En principe c'est la My Family de Kev Adams et TF1 qui produisent le film,mais ça ne signifie pas qu'ils dépensent leur bel argent pour autant.Il suffit d'écouter ce qu'en dit Laurent Firode,ex réalisateur du Système devenu mal-pensant,qui nous expliquait récemment dans un livre que les oeuvres étaient en réalité amorties avant même le premier tour de manivelle par le biais des diverses aides et subventions récoltées ça et là.Des fonds privés entrent en jeu via la publicité,on sait bien que les marques qui apparaissent à l'écran ne sont pas visibles par hasard et qu'il s'agit de sponsoring.Mais le gros du budget est évidemment issu de l'argent public.Avance sur recettes,Etat,régions,communes,CNC,le pognon est déversé de tous côtés et ne sort pas de la poche des producteurs mais de la nôtre.Lorsque le film sort en salles,tout le monde,techniciens,acteurs et producteurs,a été grassement payé,et on se fout complètement du box-office grâce au système mafieux de l'exception culturelle française.L'exploitation du truc fait alors figure de bonus,si ça marche tant mieux,sinon c'est pas grave,de toute façon on se fera encore un petit billet sur les diffusions télé et les sorties vidéo.Voilà qui explique comment un irrécupérable machin du style de "Belle-fille" peut s'épanouir devant nos yeux ébahis.Ce naveton est le premier long-métrage de Méliane Marcaggi,qui vu son nom est probablement d'origine corse.La pauvre fille n'est pas vraiment armée pour l'exercice et elle s'applique scolairement à développer cette incongrue farce molle se faufilant péniblement entre répétitions et invraisemblances.Tant qu'à faire elle a coécrit le scénario avec son habituel collaborateur,peut-être même que c'est son mec,Christophe Duthuron,et Clément Michel.Ces deux belles têtes de vainqueurs s'adonnent aussi à l'occasion aux joies de la réalisation,le premier a fait "Les fêlés" et l'autre "La stratégie de la poussette",des chefs-d'oeuvre en puissance.Cette carte postale déprimante ne donne même pas envie de pratiquer le tourisme en Corse,un comble,entre le peu de paysages montrés,la nullité des gendarmes et la galerie de neuneus inquiétants supposés représenter la population locale.Sur le fond on assiste à un florilège de lieux communs à la mode féministe,avec une vieille chtarbée dictant sa loi aux autorités,une vengeance terrible d'épouse trompée et des hommes qui sont soit des enfoirés,soit des pauvres types soit des faibles,le seul échappant à la vindicte générale étant naturellement l'homo de service,qui lui est un mec bien.Le casting est vu et revu avec Alexandra Lamy dans son éternel numéro usé de quadra accablée par le sort mais combative,on n'en peut plus de voir ça,et Miou-Miou dans son désormais rôle favori d'aïeule au fort caractère.Jonathan Zaccaï pantoufle en fils mollasson mal-aimé et Thomas Dutronc passe en coup de vent étant donné que c'est lui qui meurt dès le début des hostilités.Il a également composé la musique,ce dont il aurait pu s'abstenir sans dommage,et il est un des régionaux de l'étape;les Dutronc ayant de longue date une maison sur l'Ile de Beauté.Patrick Mille en enfoiré hypocrite c'est un classique,et le gros Guillaume Bouchède en pédé empathique c'est une évidence.La très enrobée et très inconnue Léa Léviant incarne sans aucun talent l'ado ingrate qui sert de fille à l'héroïne et la belle Constance Labbé est une fois de plus sacrifiée en maîtresse mécontente.Petites apparitions pour Eric Naggar en réceptionniste d'hôtel et Loïc Legendre en vétérinaire,et puis la couleur locale est présente à travers les gueules patibulaires de Michel Ferracci,qui est dans tous les films de son pote Eric Fraticelli,et Jean-Philippe Ricci.