Dans une petite ville américaine, un homme Benny vit avec sa soeur, Joon, qui est déficiente mentale légère, mais qui nécessite une attention constante, ce qui empêche le premier d'avoir une réelle vie sociale et sentimentale. L'arrivée d'un jeune homme, aux faux airs de Buster Keaton, va provoquer un émoi chez Joon.
Il est très surprenant de voir un film américain parler non seulement de Buster Keaton, mais aussi de voir un livre lui étant consacré écrit par Robert Benayoun, alors critique dans la revue Positif. Et si le résultat souffre un peu de mièvrerie, il est néanmoins d'une grande sympathie, à l'image du trio, puis quatuor d'acteurs principaux, avec Aidan Quinn, Mary Stuart Masterson, Julianne Moore et un quasi mutique Johnny Depp. A l'image d'un Buster Keaton ou Charlie Chaplin, dont il va reprendre la scène des petits pains, c'est un homme d'une grande fantaisie, où le réalisateur a eu la bonne idée de choisir l'acteur pas vraiment pour son dialogue, mais pour sa gestuelle, et son visage poupin, ce qui va séduire la jeune femme. Qui se met très vite en colère, mais garde une grande tendresse pour son frère, lequel fait tout pour elle, y compris à se sacrifier pour lui consacrer tout son temps.
Le film est ce qu'on appelle bourré de bons sentiments, gentil, sympathique, mais il n'est que ça. Car au fond, même si l'aide sociale peut être montrée entre guillemets comme les méchants car ils veulent placer Joon dans un centre spécialisée, il est montré que c'est pour son bien.
Tout cela en fait un film mineur, mais qui se laisse voir aussi bien pour la tendresse que pour l'absence d'ironie ou de mépris pour ses personnages.