Benoît Brisefer : Les Taxis rouges peine à se démarquer du tout-venant des adaptations contemporaines de bandes dessinées franco-belges, de Ducobu à Gaston Lagaffe en passant par Spirou. Nous retrouvons, une fois encore, la confusion entre le rythme alerte du support lu et l’épilepsie d’une transposition qui ne parvient pas à rendre concret et cohérent l’univers de Peyo : l’empressement régit tout, l’action est illisible – voire à ce titre la course-poursuite dans le parc, avec sa nuit américaine hideuse – et les superpouvoirs du héros ne s’incarnent que faiblement à l’écran. Les situations se suivent et se ressemblent sur un ton trop gentillet qui ostracise l’adulte et la réflexion poussée ; nous sommes loin des réussites flamboyantes d’Alain Chabat, modèle du genre, que sont Astérix et Marsupilami.
Seuls valent les acteurs, au jeu exagérément sympathique, à commencer par Jean Reno en chef d’entreprise sans pitié soucieux d’écraser la concurrence. Pas de quoi faire un film, à peine un divertissement pour la famille ; reste une bonne humeur d’ensemble et de belles couleurs.