Avec ses premiers long-métrages, à 40 ans seulement, Mia Hansen-Love a déjà composé une œuvre cohérente et sensible, sans effets de manche mais avec la plus grande subtilité et le gout des nuances. Sans être son meilleur film (Le père de mes enfants est indépassable, en termes d'émotion, en tous cas), Bergman Island s'inscrit dans la même veine, pas forcément séduisant d'emblée mais fascinant dès que la fiction brouille les cartes d'une réalité dont on a cherché les enjeux pendant un moment. Non que la double (triple ?) intrigue du film soit trépidante mais le charme de Bergman Island est aussi dans une certaine légèreté, dans l'importance des non-dits et dans la lumière sur la Baltique. Car le lieu n'est pas anodin, sur cette île de Fårö, célèbre pour avoir été le repaire du cinéaste de Scènes de la vie conjugale de 1965 à sa mort. Contrairement à ce que l'on aurait pu redouter, le poids de Bergman n'est pas lourd dans le film, son empreinte venant parfaitement et joliment intégrer le récit. Il y manque peut-être une conclusion plus audacieuse mais ce n'est pas le style de Hansen-Love que de vouloir dramatiser ou surprendre à tout prix. Comme d'habitude, la réalisatrice a particulièrement soigné sa direction d'acteurs tirant le meilleur d'interprètes aussi remarquables que Vicky Krieps, Tim Roth ou Mia Wasikowska.

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le 12 juil. 2021

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