Au vu de son titre, Berlin, été 42 (d'ailleurs différent en allemand), l'on se doute bien que le film d'Andreas Dresen ne va pas être une comédie légère ni une partie de plaisir. Basé sur l'histoire réelle d'une jeune femme qui appartenait, avec son mari, à une organisation plus tard appelée "l'orchestre rouge", une grande partie du long métrage est rude, en effet, le réalisateur ayant délibérément choisi la voie du réalisme pour nous conter une histoire dont on ne peut ignorer qu'elle sera désespérée. Cependant, le récit se situe sur deux temporalités séparées de quelques mois seulement : au présent de 1943, avec son héroïne, Hilde, emprisonnée, et dans un passé récent, lumineux, où la lutte contre les forces obscures qui sévissent en Allemagne n'empêche pas les sentiments. Hilde est une jeune femme qui suit le chemin risqué de son époux, beaucoup par conviction idéologique mais surtout par amour. Les flashbacks se succèdent mais construits dans un rebours temporel, contrastant fortement avec le sort réservé à Hilde et à ses amis. A noter que les "petites mains" de l'administration allemande de cette funeste époque ne sont pas décrites comme des monstres mais comme des fonctionnaires zélés qui ne discutent pas les ordres, ce qui est sans soute plus effrayant, encore pour montrer les rouages de cette machine à broyer les opposants. Quand à Liv Lisa Fries, dans le rôle de Hilde, elle est absolument exceptionnelle.

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le 12 nov. 2024

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