J'avais 14 ans quand je posais pour la première fois mon "blaze" sur un mur. J'avais 15 ans quand pour la première fois, avec un ami je me faisais mettre en garde à vue par des officiers de police. J'avais 16 ans quand pour la première fois j'ai descendu un bâtiment en rappel. J'avais 17 ans quand pour la première fois je m'infiltrais dans un dépôt de trains. J'avais 18 ans quand pour la première fois je payais une grosse amende. Vous l'aurez compris, j'ai dans ma vie graffé, graffais sur des murs, des vitres, des trains et mêmes des fesses. Il y a dans le graffitis un caractère fauve et brut, fauve pas comme l'animal mais comme l'art : on accumule vite des couleurs et on créé des formes en une rotation d'épaule. Brut pas comme la bête mais brut comme l'art : on créé sans réfléchir et on avance des caractère de façon instantanée.
Une fois que l'on saisit une bombe et qu'on écrit son nom dans les rues tard la nuit il ce passe quelque chose de rare. Un quelque chose qui se rapproche d'un grand huit sans ceinture de sécurité, on ne sait pas ni ce qui ce passe vraiment ni ce qui passera plus tard mais pourtant on se sent bien plus vivant que d'habitude. Cette sensation évolue au point qu'on en devient accro. On rêve à nouveau de "brûler" les rues de nos blazes, ce pavaner dans des garages entre graffeurs et surplomber la ville sur les toits.
Pour la première fois sur une petite télé je me suis rendu compte en 2015 (année ou j'ai visionné ce docu) qu'il c'était possible de retranscrire tout ça, c'était possible de traduire ce torrent de sensations par le billet d'images et de sons. Et donc qui de mieux que les Berlins Kidz, crew de graffeurs et d'artistes de rue berlinois et plus largement allemand, affilié à 1UP, pour réussir cette prouesse ?
J'étais simplement subjugué de découvrir qu'il était possible de recréer une partie de ma vie et une partie de mon vécu en film.
A retenir : parfaite cristallisation du graffiti mit en place par des génies du genre.