Il est vrai que je m'attendais à une nouvelle "city symphonie" dans le meme gout que "rien que les heures"... Un peu décu par celle ci, je dois reconnaitre les talents de Walter Ruttman, ancien peintre, et realisateur d'exeption.
Le film est en fait beaucoup plus mis en scene que celui de Calvacanti, et, pour un semi documentaire, en devient presque de la fiction. On sent dans chacun de ses plan une volontée de montrer la vie quotidienne, mais la mise en scene de certains plans nous en éloigne un peu. Passant cela, il maitrise parfaitement cet art, et parvient à nous expliquer le fonctionnement de la ville sans reel intertitre ou encore dialogue. L'arrivée en ville par la scene du train est tres ingénieuse, et se lie parfaitement à la bande originale d'Edmund Meisel.
Et c'est à ce point précis qu'entre l'ingéniosité de l'oeuvre : la bande originale et le montage sont pensés en total symbiose. Le realisateur, et le compositeurs parviennent à montrer l'alienation de l'humain par les différentes facette de la ville (travail, temps, argent, famille,plaisirs...), et de ce qu'elle est devenue. Il accorde parfaitement sont montage, ose des plans désaxés, un montage tres rapide en parallele créant ainsi une folie au film...
Malgré tout cela, je ne peux m'empecher de penser au film de Calvacanti, qui, contrairement à celui ci, restait plus lent, mais plus poetique. Ici, on sent clairement l'implication de Walter Ruttman dans la premiere guerre mondiale, et nous montre l'horreur dans laquelle cela les a conduit. Il reste tres direct, et son approche est vraiment innovante, mais à trop montrer l'horreur, on finit par vouloir la laisser de coté...