Après avoir passé une nuit de folie avec un professeur beau gosse à Berlin, Clare, une touriste australienne se rend compte que ce dernier a la fâcheuse tendance à l'enfermer souvent dans son appartement au petit matin lorsqu'il part au travail. Elle doit vite se résigner à sa condition : le petit Chaperon australien qu'elle est se retrouve séquestré par un Grand Méchant Loup allemand pour qui la notion d'inséparable dans un couple est à prendre stricto sensu.
Comment dire ?... Que peut-on reprocher au juste à ce "Berlin Syndrome" ?
Pas son ton réaliste plutôt convaincant et judicieux pour mieux nous inscrire comme trait d'union dans ce lien étrange qui s'établit entre le ravisseur et sa prisonnière, ni même son récit de captivité qui passe avec justesse par toutes les étapes d'un telle épreuve aussi funeste (les tentatives de fuite, le déni, l'acceptation de son sort, la manipulation, un inévitable rapprochement, ...). Ses deux comédiens ? Ben non, Teresa Palmer et Max Riemelt sont absolument irréprochables. Des problèmes sur la forme alors ? Encore non, Cate Shortland parvient avec aisance à nous enfermer aussi bien dans cet appartement/prison que dans cette relation tordue en constante évolution, le tout en délivrant des respirations à l'extérieur qui n'en sont pas vraiment (les séquences "en apesanteur" sont en quelque sorte là pour nous rappeler constamment que le comportement contrôlé du tortionnaire n'est toujours qu'une apparence prête à voler en éclats).
En fait, le véritable problème du film est qu'il délivre tout ce qu'on attend de ce genre de récit sans jamais créer la moindre surprise. Les quelques pistes que l'on pourrait considérer comme un regard neuf autour du personnage de Max Riemelt n'aboutissent jamais sur quelque chose de véritablement défini et, alors que l'on espère un réel bouleversement inattendu dans les dernières minutes, il n'arrivera hélas qu'une fin très convenue. Non pas que "Berlin Syndrome" ne sait pas créer de la tension autour de sa situation de départ (il le fera d'ailleurs plutôt bien lorsque les évènements le commanderont) mais il n'en fait juste rien, nous laissant sur une incompréhension totale sur la nature de la pierre qu'il a voulu apporté à l'édifice de ce type d'histoires maintes fois explorées. Un film auquel on n'a pas grand chose à reprocher hormis son aspect totalement vain en somme, comme si quelqu'un avait sagement rempli un cahier des charges autour du thème de la séquestration en prenant soin de ne jamais trop en déborder. C'est vraiment bête car l'encre utilisée sur ce cahier avait de vrais arguments pour attirer l'oeil...