Omar, Zaytoun, Les Chevaux de Dieu,...les films (par ailleurs de qualité très inégale) sur l'engrenage infernal du crime intégriste chez l'adolescent se suivent...et commencent à se ressembler un peu trop. Ce Bethléem souffre (en plus peut-être d'une petite lassitude de spectateur de ma part, je l'avoue) particulièrement de sa ressemblance avec l'excellent Omar de Hany Abu-Assad, qui mettait déjà en scène des deux côtés d'un mur frontalier poreux l'échiquier de l'espionnage israelo-palestinien, et le jeune en colère comme pion malléable et naïf manipulé inconsciemment vers l'acte. Même suspense ici : Sanfur est tiraillé entre la présence paternelle rassurante d'un agent du Mossad qu'il renseigne pour de l'argent, et la pression de sa famille, membre d'une branche islamiste indépendante et radicale. Le film est une réussite documentaire, notamment dans les précisions qu'il apporte quant aux figures de l'intégrisme terroriste palestinien, en proie également à des querelles intestines qu'il restitue clairement. Mais son scénario est à la fois trop lourdement explicatif (les relations entre l'agent et son protégé, bien sûr ambigües des deux côtés, sont pour la plupart un peu ratées, tant la manipulation paraît évidente et manque de vénéneux), et trop emberlificoté (les enjeux demeurent assez vagues), et surtout la mise en scène n'exploite pas aussi bien les décors urbains labyrinthiques et chaotiques qu'Omar, et trouve moins de scènes fortes : la scène finale, par exemple, voulue sommet d'intensité, est handicapée par son manque de tension. Il faut sans doute saluer Bethléem pour sa tentative de dresser un tableau plus complexe du conflit, mais son obsession du détail politique combinée à ses insuffisances techniques ont fini, personnellement, par avoir raison de mon attention. Entre Israel et Palestine, une zone franche tellement occupée ces derniers mois par la caméra qu'il va falloir trouver un moyen pour la redynamiser, tant Bethléem prouve en tout cas qu'il semble en rester encore beaucoup à dire.
jackstrummer
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le 7 mars 2014

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